L’accroissement de la population mondiale, de l’avis de nombreux penseurs et spécialistes du développement, est le plus gros problème et la plus grave menace qui pèse sur l’humanité (INSAH, 2008). Au Tchad, plusieurs facteurs entrainent inévitablement les déséquilibres alimentaires des enfants de moins de cinq ans et selon leur sexe.
La présente étude se propose d’élucider les facteurs associés aux inégalités de prévalence de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon le sexe au Tchad. A cet effet, nous avons utilisé les données de l’Enquête Démographique et de Santé du Tchad de 2004 pour atteindre notre objectif. Tous les enfants ayant une taille inférieure à leur âge conformément aux normes de l’OMS 2003, sont considérés comme malnutris, accusant un retard de croissance. Pour saisir cet indicateur, nous avons fait recours au rapport de masculinité de prévalence de la malnutrition. Si le rapport de masculinité de prévalence est supérieur à 100, les garçons sont en retard de taille par rapport à leur âge ; si ce rapport est inférieur à 100, ce sont les filles qui sont en retard de taille à leur âge. Dans la mesure où ce rapport est égal à 100 il n’ya pas de malnutrition différentielle. Nous avons fixé un seuil de significativité de 5% pour tester l’association entre variables à l’aide du chi-deux. L’analyse en composantes principales (ACP) nous a permis de catégoriser les groupes d’enfants selon les caractéristiques des mères. Ainsi, partant de la description, 878 garçons sur 2213 soit 39,7% contre 844 filles sur 2188 soit 38,6% sont d’une taille inférieure à leur âge. Les résultats montrent que les variables retenues pour l’analyse sont significativement associées aux différences de prévalence de la malnutrition des enfants de moins de cinq ans selon leur sexe, à l’exception de la taille du ménage qui, de manière paradoxale n’est pas significativement associée à ces différences de la malnutrition.
Finalement, l’étude propose, pour une efficacité de la lutte contre la malnutrition des enfants au Tchad, des recommandations sur le plan politique : un programme de sensibilisation dans tous les districts de santé sur les inégalités sexuelles de malnutrition des enfants au Tchad dans tous les centres de maternité, à travers les medias en vue d’un changement de comportement. Au niveau scientifique : intégrer dans les études explicatives de la malnutrition différentielle, les facteurs relatifs à l’enfant, à la mère et ceux relatifs à l’offre et à l’accessibilité des soins de santé infantile afin d’affiner les explications en matière d’inégalité de la malnutrition des enfants.