D’un point de vue économique, la santé constitue, au même titre que l’éducation, une des composantes majeures du capital humain et donc un facteur de productivité (Becker, 1964). Ainsi, L’OMS estime à 1,3% la perte de croissance économique annuelle due au seul
paludisme dans les pays les plus touchés . Pour le Mali, cela représente environ un manque à
gagner annuel de près de 20 milliards de Francs CFA. De façon complémentaire à cette considération économique, la santé est une dimension essentielle du bien être de la population. Au Mali, l’État de santé de la population est loin d’être reluisante, quel que soit l’indicateur de santé retenu. Si on se réfère aux indicateurs de mortalité, révélatrice ultime d’un mauvais état de santé, il ressort que sur 100 bébés qui naissent, un cinquième n’atteint pas l’âge de 5 ans, qu’environ 5 femmes sur mille meurent de suite d’un accouchement. Les facteurs qui sous- tendent cette situation sont de différents ordres. Un des plus importants est le comportement et l’attitude des individus face à la maladie ou aux situations à risque. C’est en effet cette attitude qui va déterminer l’issue de la maladie : guérison, aggravation ou décès. L’objectif visé dans cette étude est d’analyser les facteurs qui déterminent le comportement thérapeutique des individus face aux épisodes de maladie. Autrement dit, en cas de maladie qu’est ce qui va expliquer que certains individus recourent à la médecine moderne pendant que d’autres recourent plutôt à la médecine traditionnelle et que certains ne font rien ou se soignent eux- mêmes ?