Abstract |
L’objet de cette étude est de dresser un bilan des performances économiques et sociales du Sénégal durant la première période de la présidence Wade (2001 à 2006). Plus particulièrement, on s’interroge sur l’efficacité de la stratégie de croissance accélérée (SCA) - fortement défendue par les autorités sénégalaises- à lutter contre la pauvreté. Après un diagnostic sur les fondements de la croissance macro-économique au Sénégal, cette étude examine les évolutions de l’emploi et de plusieurs indicateurs sociaux de développement. Nous montrons tout d’abord que les performances de croissance ont été bien en deçà des objectifs fixés par la SCA. Malgré la volonté des autorités à promouvoir l’investissement privé, les changements structurels des fondements de la croissance macroéconomique souhaités ne sont pas observés et la croissance reste fortement tributaire des fonds publics et, partant, de l’aide internationale, comme durant la période post-dévaluation (1994-2001). Ensuite, l’étude montre que les secteurs cibles de la SCA ne participent qu’assez marginalement à la création d’emplois de ces dernières années. Par contre, en matière de développement social (mesuré par les raccordements à l’eau, l’électricité et la scolarisation des enfants), on note des augmentations assez importantes des niveaux moyens à l’échelle nationale. Ces progrès sont à mettre au compte des politiques de développement social soutenues par le document stratégique de lutte contre la pauvreté (DSRP). Cependant, les améliorations des indicateurs sociaux des ménages pauvres comme des classes moyennes, notamment en milieu rural, bien que réelles ne permettent pas une réduction significative du dualisme ville/campagne. |