Cet article propose une analyse de la pauvreté à l’aide d’un ensemble de dimensions non encore explorées particulièrement orientées sur la prise en compte de « la pauvreté ressentie ». La pauvreté est mesurée ici, non pas par rapport à une norme ou seuil préétabli de revenu ou de dépenses, ou encore basé sur un critère de bien être quantifiable quelconque, mais plutôt à travers la perception que les ménages ont, eux-mêmes, de leur propre situation socioéconomique (le ménage s’autoévalue pauvre ou pas). Sur cette base, nous proposons une analyse économétrique visant à déterminer les facteurs qui conditionnent l'évaluation subjective des ménages de leur niveau de vie, au Sénégal en 2006. Outre les facteurs traditionnels (l’âge, le sexe, le milieu (urbain ou rural) de résidence et le niveau d’éducation du chef de ménage), des facteurs comme le quartier d’appartenance du chef de ménage, les politiques mises en place par l’Etat perçues par le ménage et l’ampleur de la corruption dans la communauté apparaissent largement expliquer la pauvreté subjective au Sénégal.