Abstract |
Au début des années soixante-dix, la Tunisie connaissait sa première vague migratoire de main d’œuvre masculine, de jeunes et de moins jeunes, de célibataires et de non-célibataires vers les pays d’Europe occidentale, notamment vers la France et la République Fédérale d’Allemagne, ainsi que vers certains pays arabes dont la Libye. Cette vague a été suivie quelques années plus tard par des départs beaucoup moins massifs de jeunes femmes vers les pays d’accueil de leur époux, dans le cadre de ce qui fut appelé le « regroupement familial des immigrés dans les pays d’accueil ». Au cours des trois dernières décennies, la Tunisie n’a cessé d’observer ces mouvements migratoires de et vers ces mêmes pays d’accueil, mais avec une intensité plus ou moins importante d’une période à l’autre. Il s’agit d’une émigration d’hommes, dans les trois quarts de cet ensemble de cas, qui s'expatrient pour le travail et les études, et d’une émigration de femmes, dans un quart des cas, notamment pour le mariage et le regroupement familial dans le pays d’accueil, mais aussi pour les études et le travail. La présente note a pour premier objet la description des caractéristiques démographiques et socio-économiques des migrants, des pays de destination et des pays de provenance des flux migratoires des femmes et des hommes tunisiens de et vers la Tunisie au cours de la période 2001-2008. Elle donne, ensuite, un aperçu du stock des migrants tunisiens résidant à l’étranger par sexe et selon les pays d’accueil. Une tentative de caractérisation des femmes mariées restées en Tunisie, et dont les époux résident à l’étranger, est enfin traitée dans un troisième paragraphe. |