Registre du cancer de Sétif (Algérie): incidence, tendance et survie, 1986–2005

Type Journal Article - Journal africain du cancer/African Journal of Cancer
Title Registre du cancer de Sétif (Algérie): incidence, tendance et survie, 1986–2005
Author(s)
Volume 2
Issue 4
Publication (Day/Month/Year) 2010
Page numbers 245-258
URL http://link.springer.com/article/10.1007/s12558-010-0075-3
Abstract
Les données d’enregistrement du cancer sur 20 années à partir du registre des tumeurs de Sétif fournit aux professionnels de la santé, aux chercheurs et aux décideurs des informations valides et détaillées sur l’incidence des cancers les plus courants du registre du cancer de Sétif, selon l’âge, le sexe, la période de diagnostic et la répartition géographique, avec des comparaisons sur la base des taux standardisés avec les registres nationaux et des cinq continents. La tendance des incidences des cancers sur 20 ans montre des résultats intéressants. Les données de survie fournies par le registre reflètent l’efficience du système de prise en charge du cancer.
Matériel et méthodes
Il s’agit d’un enregistrement prospectif sur le registre de population de Sétif de 1986 à 2005. Les données sont recueillies, saisies, contrôlées et analysées par le logiciel Can reg Version 4 élaboré par l’unité d’épidémiologie descriptive du centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de Lyon. L’étude de survie est réalisée avec Concord Study portant sur les sujets âgés de 15 à 99 ans durant la période 1990–1994, sur les cancers du sein, colorectaux et de la prostate.
Résultats
Pour toutes localisations et tous sexes confondus, les taux d’incidence suivent graduellement une courbe ascendante durant cette période. Les cancers bronchopulmonaires se situent au premier rang du registre du cancer de Sétif, ayant une incidence en hausse passant de 11,7 à 21,9 pour 100 000 personnes par an chez l’homme. Le cancer de la prostate vient en seconde position avec une tendance croissante passant de 2 en 1986 à 7,2 pour 100 000 hommes par an en 2005. Les hausses sont observées aussi pour les cancers colorectaux chez les deux sexes. Entre 1986 et 2005, le nombre de nouveaux cas passe respectivement de 23 en 1986 à 176 cas en 2005 pour les hommes et de 17 à 149 cas pour les femmes. Le taux d’incidence du cancer de la vessie est aussi en augmentation passant de 2,2 en 1986 à 8,7 pour 100 000 personnes par an chez l’homme, alors que les taux d’incidence des cancers du nasopharynx, de l’estomac, des lymphomes et des leucémies sont restés stables au cours de ces deux dernières décennies. Chez la femme, les taux d’incidence du cancer du sein sont en nette augmentation, occupant la première place, avec des taux passant de 10,4 à 19,6 pour 100 000 femmes par an. Le nombre de nouveaux cas a pratiquement doublé en 20 ans, il est passé de 187 cas en 1986 à 391 cas en 2005. On note également une augmentation du taux d’incidence du cancer de la thyroïde chez la femme, passant de 1,1 en 1986 à 4,3 pour 100 000 personnes par an en 2005. Par contre, les taux sont stables pour le cancer du col de l’utérus, des voies biliaires et des lymphomes. Les données de survie relative à cinq ans ne dépassant pas 40 % d’après la dernière étude Concorde 1990–1994 pour les principales localisations du registre, les taux de survie relative à cinq ans des cancers du rectum, colorectaux et prostate chez l’homme sont respectivement de 25,9; 18,2 et 19,6 %. La survie relative à cinq ans chez la femme des cancers du sein, du côlon, du rectum et colorectaux sont respectivement de 38,5, 30,6, 22,5 et 22,6 %. Le taux global d’incidence du cancer chez les enfants est demeuré relativement stable depuis 1986. La tranche d’âge 0–4 ans est prédominante et l’enfant de sexe masculin est plus touché.
Conclusion
Le cancer constitue actuellement un des problèmes majeurs de santé publique en Algérie. Avec une nette augmentation des taux d’incidence des cancers liés au tabagisme chez l’homme et au cancer du sein, de la thyroïde et colorectal chez la femme. La survie est faible car elle est liée à une accessibilité aux soins médiocre et une prise en charge tardive.

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