L’objectif de cette recherche est d’examiner les deux principales méthodologies (paramétrique et non -paramétrique)
utilisées pour l’évaluation de la cible 2 du premier objectif du millénaire pour le développement. Ceci pour évaluer leur
convergence au niveau sub-national et déduire les implications de cette convergence pour la gestion de l’insécurité
alimentaire. L’étude utilise les données de l’enquête permanente agricole de 2004, 2005 et 2006 réalisée en milieu rural par
la Direction de la Prospective des Statistiques Agricole et Alimentaire(DPSAA) du Burkina Faso. L’estimation de l’incidence de
la sous-alimentation au niveau sub-national par l’approche paramétrique, utilisée par la FAO, s’est fondée sur une
estimation à noyau de la densité de la consommation alimentaire des treize (13) régions du Burkina Faso. Quant à l’approche
non-paramétrique, utilisée par la DPSAA, elle se fonde sur les indices FGT (Foster, Greer et Thorbecke (1984)). En outre, une
modélisation logit binaire a servi la mise en évidence des facteurs déterminants du risque d’insécurité alimentaire des
ménages ruraux au Burkina Faso. Il ressort que les deux méthodes aboutissent à des résultats statistiquement similaires au
niveau national et sub-national et appliquées dans les mêmes conditions ne devraient pas aboutir à des résultats divergents
dans l’évaluation de la cible2 des objectifs du millénaire. Cette convergence nous a permis de proposer une méthodologie
pour la prédiction. Toutefois, de la qualité de l’évaluation de cette production peut dépendre l’atteinte des objectifs du
millénaire. En effet, l’évaluation de la production sur la base des rendements moyens au niveau village plutôt que au niveau
provincial fait augmenter l’incidence de la sous alimentation d’environ 15 points. Les résultats interpellent les pouvoir
publics et les acteurs du monde rural à mettre un accent sur l’amélioration des rendements agricoles, et le soutien des
stratégies de diversification des sources de revenus adoptés par les ménages.