Le groupement mixe d’embouche ovine Naam-nooma de Bissigaye-taamsin (Burkina Faso)

Type Book
Title Le groupement mixe d’embouche ovine Naam-nooma de Bissigaye-taamsin (Burkina Faso)
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2004
Publisher Montreal: CRISES
URL http://crises.uqam.ca/upload/files/publications/etude-de-cas-entreprise/ES0404.pdf
Abstract
Cette monographie présente l’expérience du groupement mixte d’embouche ovine Naamnooma
de Bissigaye-taamsin (quartier Taamsin du village de Bissigaye situé dans la province
du Yatenga au Burkina Faso).
Créé en 1978 suite à une longue période de sécheresse, ce groupement constitue un exemple
d’organisation paysanne caractérisée par sa longévité. L’histoire de son développement est
marquée par les interventions des ONG et de l’État. En effet, le groupement résulte d’une
fusion d’organisations traditionnelles ayant été promue par une ONG afin de leur faciliter
l’accès à des intrants et à des équipements agricoles. Jusqu’à la fin des années 1990, le
groupement se consacrait essentiellement à des aménagements hydrauliques pour la culture
maraîchère, à des travaux agricoles collectifs et à l’acquisition d’intrants et d’équipements
agricoles. Les activités maraîchères furent peu à peu délaissées en faveur de l’embouche
ovine et de la production céréalière, à cause du manque d’eau et de la concurrence de la
production maraîchère individuelle, et suite à la réforme législative de 1998 touchant la
spécialisation des organisations paysannes. Le projet d’embouche ovine, tel qu’il se pratique
au groupement Naam-nooma consiste à attribuer aux membres bénéficiaires, à partir d’une
première subvention des groupements naam, un jeune mouton de moins de quatre ans à
engraisser pendant une période de six mois.
Sur le plan institutionnel, le groupement est régi par un bureau de direction élu par une
assemblée générale. Si l’égalité entre les membres et l’accès pour toutes et tous à des titres de
responsabilité sont formellement reconnus, la coutume continue d’influencer la composition
du bureau de direction puisque les aînés et les hommes y occupent une place prépondérante
accordée. L’étude de la dimension organisationnelle confirme cette transition progressive
d’une dynamique traditionnelle vers une dynamique coopérative moderne, par une tendance
lente mais certaine vers une plus grande formalisation au niveau de la planification des
activités agricoles et d’élevage, au niveau de la production et au niveau de la comptabilité.
Le bilan du groupement Naam-nooma de Bissigaye-taamsin montre que celui-ci contribue à la
sécurité alimentaire, qu’il offre un modèle pour les villageois en tant qu’initiative de
l’économie sociale au Sahel et qu’il participe modestement mais réellement à la lutte contre la
pauvreté. Le groupement tirerait davantage profit de ses activités avec un encadrement
technique accru, une meilleure formation agricole jumelée à l’alphabétisation, un
investissement plus considérable provenant des coopératives d’épargne et de crédit, et une
extension de la période d’embouche.

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