Abstract |
Les activités informelles deviennent une composante essentielle des formes de mise au travail au Maroc. Les explosions urbaines conjuguées à la montée du chômage, aux politiques néo-libérales (programmes d’ajustement structurels) et à la montée de la pauvreté ont accéléré la régulation par l’informel. Le marché du travail se trouve dès lors soumis à des déséquilibres et des pressions de plus en plus fortes qui se traduisent par de nouveaux ajustements. Les activités dites informelles deviennent un recours pour se procurer du travail et des revenus hors du circuit officiel pour les migrants, les rejetés du système scolaire, les femmes… Elles interviennent dans des branches vitales à la satisfaction des besoins des populations urbaines : l’alimentation, le logement, l’habillement, le transport… Or, des réponses et des adaptions sont mises en place par les agents. L’objet de cette communication et de mettre en évidence de quelles manières les acteurs du secteur informel opposent des systèmes de défense, en inventant de nouveaux rapports, face à une logique économique qu’ils ne maîtrisent pas. Dans un contexte de risque et d’incertitude, ces réponses et ces logiques d’adaptation sur le marché du travail relèvent de pratiques de réappropriation et de résistance des formes « ancienne » ou s’appuient sur l’invention d’autres, souvent hybrides. Elles s’expriment aussi par des stratégies de mises au travail de certaines catégorie : les femmes et les enfants, par l’emploi sous des statuts complexes, le recours à des réseaux hors marché de recrutement. Elles s’expriment également à travers les règles qui définissent les conditions et les relations de travail Sur le plan théorique; il s’agit de montrer que les activités informelles sont structurées selon un certain nombre de codes et de règles que les instruments de l’analyse économique ne peuvent saisir. Il sera montré que le marché du travail informel n’est pas un marché désincarné, mais un marché institué. |