La scolarisation est un outil indispensable au bien-être des personnes et au développement
socioéconomique et culturel d’un pays. Ainsi, les autorités africaines au lendemain des
indépendances ont exprimé une volonté de développer la scolarisation, avec l’intention d’avoir
un impact sur le développement de leur pays.
En Afrique subsaharienne, on dénote une forte disparité de scolarisation entre les milieux urbain
et rural d’une part et entre les régions riches et pauvres d’autre part. Dans ce contexte, il est
important de bien comprendre la relation entre pauvreté et scolarisation, aussi bien au niveau
macroscopique qu’au niveau des familles. Au niveau macro, une relation négative existe entre
taux de scolarisation et plusieurs indicateurs de développement et, au niveau micro, les
ménages les plus pauvres ont de plus bas taux de scolarisation. En fait, il semblerait que la
pauvreté soit la cause la plus importante de la faible scolarisation des enfants (Knodel et Jones,
1996). Les enfants issus de milieux pauvres ne disposent pas du minimum de matériel requis,
sans parler de la faiblesse d’un environnement propice au travail scolaire (Mulusat, 1992). Ils
abandonnent précocement l’école parce qu’ils doivent travailler pour aider leurs parents à
s’occuper des plus jeunes enfants, et les parents ne peuvent faire face aux coûts directs et
indirects de scolarité de tous leurs enfants. Ils sont moins performants à cause de la malnutrition
dont ils ont souffert pendant l’enfance et du fait qu’ils ne jouissent pas des mêmes conditions
d’apprentissage que les enfants issus des familles riches. En d’autres termes, une relation
négative entre pauvreté des ménages et scolarisation des enfants est plausible (Hillman et
Jenkner, 2004; Kobiané, 2003 et 2004; LIoyd et Blanc, 1996; Maldonado et collab., 2003;
Malcolm et collab., 2004; Marcoux, 1994; Pilon t Clévenot, 1994).
Le Congo fait partie des pays d’Afrique subsaharienne où les taux de scolarisation au primaire
sont les plus élevés. D’après l’UNESCO (2010), le taux net de scolarisation au primaire en 2010
est de 90,8 % au Congo, pour 85,6 % en Angola, 75,5 % au Sénégal, 70,5 % en République
centrafricaine, 62 % au Mali, 56,3 % en Guinée équatoriale et 50,1 % au Burkina Faso. En
Afrique centrale, le Congo se situe en deuxième position après le Cameroun (92,3 %). La
deuxième Enquête démographique et de santé du Congo (EDS-C) réalisée en 2011-2012 a
permis d’estimer à 95,7 % le taux net de scolarisation au primaire et à 56,5 % le taux net de
scolarisation au secondaire. Ces résultats laissent entrevoir une amélioration des indicateurs au
niveau primaire et un niveau assez faible de performances au niveau secondaire.