Type | Report |
Title | Analyse des normes sociales, culturelles et du genre qui contribuent a la vulnerabilite des juenes face au VIH/SIDA en Cote D'Ivoire: volet quantitatif |
Publication (Day/Month/Year) | 2006 |
URL | https://www.k4health.org/sites/default/files/Rapport_ quantitatif CARID _mars_ 2007_0.pdf |
Abstract | Contexte de l’étude et objectifs Cette étude s’inscrit dans le cadre de la campagne de communication pour le changement de comportement que le centre des programmes de communication (CCP), sur financement du Center for Disease Control and Prevention (CDC), compte mener à l’adresse des jeunes de Côte d’Ivoire. Cette campagne a pour objet de promouvoir des pratiques sexuelles saines telles que l’abstinence, le recul de l’âge aux premiers rapports sexuels, la fidélité à un partenaire, la réduction du nombre de partenaires et l’utilisation du condom par les populations vulnérables. Mais, pour mieux aider à la conceptualisation de la campagne, il est apparu nécessaire d’évaluer les enjeux du changement de comportement dans cette population en essayant de comprendre à quel point la sexualité est importante pour la construction de l’identité sociale chez les jeunes et dans quelles circonstances ceux-ci reçoivent des informations sur la vie sexuelle au sein de leur communauté. C’est ainsi que CCP a commandité une enquête en vue d’analyser les facteurs qui déterminent les comportements sexuels des jeunes ivoiriens et contribuent à leur vulnérabilité face aux IST/VIH/SIDA et aux grossesses non désirées. Méthodologie Cette enquête a été réalisée du 15 au 30 septembre 2006 auprès d’un échantillon représentatif de 3000 personnes (1500 jeunes de 10-24 ans, 100 jeunes de 15-24 ans vivant avec le VIH/SIDA (PVVIH) et 1500 adultes de 35-55 ans. Cette tranche d’âges a été choisie parce qu’elle représente à peu près la tranche d’âges des parents des jeunes de 10-24 ans. L’enquête a été réalisée dans les départements d’Abidjan, San Pedro, Man, Bouaké, et Abengourou. Ces départements ont été choisis de façon raisonnée pour représenter les divers groupes ethniques qui existent en Côte d’Ivoire, mais aussi les zones de conflit et les zones de paix. Abidjan est la capitale économique de la Côte d’Ivoire où vivent toutes les communautés. Bouaké et Man sont deux départements sous occupation des forces nouvelles situées respectivement au Centre Nord et à l‘Ouest de la Côte d’Ivoire. Abengourou et San Pedro sont deux villes de l’intérieur du pays où les taux de prévalence du VIH/SIDA sont relativement élevés. Résultats Les résultats de cette étude nous permettent de comprendre comment, dans un contexte de crise socioéconomique exacerbée par un conflit politico militaire, comme celui qui prévaut actuellement en Côte d’Ivoire, les normes sociales, culturelles et du genre rendent les jeunes plus vulnérables face au VIH/sida et font qu’ils entrent plus facilement en activité sexuelle et adoptent des pratiques sexuelles à risque tels que le multipartenariat et la non utilisation du condom. Mais le premier constat est que les jeunes ne communiquent pas suffisamment avec leurs parents sur les questions de santé sexuelle et reproductive. La famille et les institutions religieuses ne semblent pas bien préparer les adolescents à une sexualité responsable. Les raisons de ce manque de communication sont la gêne que ressentent la plupart d’entre eux vis-à-vis de leurs parents, la préférence qu’ils ont de s’adresser à des Amis et la peur de la réaction des parents. Cependant, il ressort que malgré leurs expériences sexuelles diverses et les connaissances acquises hors de la 9 sphère familiale, les jeunes veulent encore apprendre auprès des adultes pour vérifier si leurs connaissances sont correctes. Les résultats de cette enquête montrent qu’en dehors des Amis, lorsqu’ils veulent discuter de problèmes d’importance personnelle, les jeunes s’adressent généralement à leur mère, au frère ou à la sœur. Ce qui montre que plus l’enfant grandit, plus il se sent à l’aise avec ses frères et ses amis et recherche sa sécurité familiale. Ces interlocuteurs cités ci haut sont également les sources d’information préférées des jeunes lorsqu’ils veulent parler de sujet se rapportant à la sexualité (abstinence, contrôle du sexe, nombre de partenaires, interaction avec les partenaires). Dans l’ensemble, les sujets les plus fréquemment abordés par les jeunes lors des discussions avec les parents sont relatifs à l’hygiène personnelle et aux comportements sexuels (les relations sexuelles, l’abstinence, les grossesses/accouchement et les IST/VIH SIDA). Les filles aiment aborder les sujets relatifs aux comportements sexuels, aux grossesses et à l’accouchement et les garçons préfèrent parler d’IST et du VIH/SIDA. Dans l’ensemble, les jeunes n’ont aucune préférence particulière par rapport au moment et à l’endroit de la discussion sur les questions de sexualité avec les parents et ce, quel que soit le sexe. Les connaissances des jeunes en matière de sexualité et de VIH/Sida sont assez bonnes mais ce savoir ne se traduit pas toujours dans les pratiques. Un écart existe entre les représentations et le vécu de la sexualité particulièrement en ce qui concerne le préservatif et le risque de transmission du VIH, pour lesquels les adolescents tiennent un bon discours à propos des messages préventifs (abstinence, fidélité) mais qui ne correspond pas toujours aux pratiques, parfois pleines de risques. L’âge moyen au premier rapport sexuel varie entre 16 ans chez les filles et 17 ans chez les garçons. Les raisons principales invoquées pour justifier leurs expériences sexuelles vont de la démonstration de l’amour qu’ils ont pour leur partenaire, suivie de l’envie d’avoir un copain ou une copine aux belles paroles du partenaire sexuel. Le préservatif et les services de dépistage volontaire sont bien connus mais moins utilisés, et leur utilisation est souvent vécue comme une manifestation de méfiance et la preuve de l’existence d’autres partenaires sexuels hors du couple. La non disponibilité du condom est également mise en cause parmi les facteurs évoqués par les jeunes pour justifier la non utilisation de ce produit. L’étude a aussi révélé un désir profond chez certains jeunes de s’abstenir jusqu’au mariage, d’utiliser le condom et de recourir au test de dépistage pour connaître leur statut. |
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