Type | Journal Article |
Title | Politique nationale de lutte contre le VIH/SIDA en milieu de travail en Cote d'Ivoire |
Publication (Day/Month/Year) | |
URL | http://193.134.194.19/wcmsp5/groups/public/---ed_protect/---protrav/---ilo_aids/documents/legaldocument/wcms_171364.pdf |
Abstract | Le VIH/SIDA est l’un des problèmes de santé publique les plus importants auquel le monde est aujourd’hui confronté. En effet, selon le rapport de l’ONUSIDA (2005), 40,3 millions de personnes vivent avec le VIH/SIDA à travers le monde ; avec 4,9 millions de personnes infectées et 3,1 millions de personnes décédées en 2005. En 20 ans, la pandémie a fait près de 30 millions de décès et chaque jour, 14. 000 nouvelles infections sont enregistrées. Le milieu du travail est durement frappé puisque, environ 60 % des personnes vivant avec le VIH dans le monde sont en âge de travailler. En Côte d’Ivoire, les estimations de l’ONUSIDA pour l’année 2005 donnent un taux de séroprévalence du VIH de 7%, ce qui correspond à 570 000 personnes vivant avec le VIH dont 530 000 sont des personnes dont l’âge varie de 15 à 49 ans. L’enquête sur les indicateurs du sida (EIS) commanditée par le Ministère de la lutte contre le SIDA MLS) en 2005 indique une séroprévalence dans la population générale de 4,7%. En outre, le sida est la première cause de mortalité en Côte d’Ivoire avec 47.000 décès qui ont provoqué 310.000 orphelins. Le drame est que parallèlement au martyre des personnes souffrant du SIDA et de leur famille, le VIH entrave gravement le développement économique national et constitue une menace pour le monde du travail. Il est ainsi la cause d’une précarité à grande échelle, véritable obstacle au développement. Le SIDA taxe lourdement le bien le plus précieux de l’entreprise (public ou privé) : le capital humain. Ainsi, à chaque niveau de l’entreprise, des travailleurs qualifiés tombent malades et meurent. Leurs qualification et expérience ne pouvant être aisément remplacées, induisent l’absentéisme prolongé. Celui-ci entraîne une baisse de la productivité et engendre à contrario une augmentation des dépenses de recrutement et de formation. De même, les dépenses liées aux prestations de santé, aux frais funéraires et à l’assistance des familles affectées sont de plus en plus importantes. Pendant que les dépenses de l’entreprise augmentent, les marchés se rétrécissent à cause du phénomène d’appauvrissement des ménages accentué par l’épidémie. En effet, la mauvaise santé entame le pouvoir d’achat des consommateurs. Ces difficultés ont un impact négatif sur les ressources de l’Etat, alors qu’il se trouve contraint d’augmenter les investissements dans les systèmes de santé, dans les services sociaux et le développement économique. L’épidémie du VIH/SIDA représente en outre une menace pour les droits fondamentaux au travail, notamment avec la discrimination et la stigmatisation dont sont victimes les travailleurs et les personnes vivant avec le VIH/SIDA ou qui en sont affectés. 9 Face à la gravité de l’épidémie, il a été créé en 2001, un Ministère en charge de la lutte contre le SIDA qui dans son fonctionnement, a mis en place une politique de multisectorialité. Celle-ci permet aux différents ministères de s’organiser et mener la lutte contre le VIH/SIDA dans leurs secteurs respectifs. Devant l’ampleur de l’épidémie dans le monde du travail, diverses initiatives ont été développées. Dans le secteur privé, de grandes entreprises s’impliquent davantage en créant en leur sein des comités de lutte contre le SIDA et des mutuelles de solidarité et d’entraide sociale. Toutefois, la majorité des Petites et Moyennes Entreprises restent en marge de cette dynamique. Dans le secteur public également, on note avec satisfaction la création de comités sectoriels dans certains Ministères et Institutions. Quant au secteur informel, il n’a pas encore développé de capacité propre de prévention et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/SIDA. Le Ministère en charge du Travail et de la Fonction Publique (MTFP), conscient de l’impact du fléau dans son secteur et du rôle de leadership qu’il doit jouer, a créé par arrêté ministériel une plateforme de concertation institutionnelle, à travers le Comité Tripartite de lutte contre le VIH/SIDA dans le monde du travail. Mais force est de constater que les actions menées en matière de lutte contre le VIH/SIDA dans le monde du travail restent éparses, ponctuelles, non harmonisées, non coordonnées et non évaluées. Il s’avère donc opportun de prendre des mesures immédiates pour réorienter et redynamiser la lutte en respectant le cadrage stratégique consensuel national fixé par le Ministère de la Lutte contre le SIDA, d’où l’intérêt d’élaborer une politique nationale de lutte contre le VIH/SIDA dans le monde du travail. |
» | Cote d'Ivoire - Enquête sur les Indicateurs du Sida 2005 |