Abstract |
Les migrations de travail des adolescentes se sont imposées comme un phénomène de masse et un déterminant des évolutions de l’entrée en union dans de nombreuses populations rurales ouest-africaines. Ont-elles aussi des retombées à plus long terme dans la gestion de la vie conjugale des femmes, notamment en matière de divorce ? La question est abordée à partir des données quantitatives et qualitatives recueillies depuis 25 ans au sud-est du Mali par le projet Slam-Suivi longitudinal au Mali. Les migrations adolescentes, en décloisonnant l’espace de vie des femmes, ont effectivement élargi leur marge de manoeuvre et contribué à redéfinir leur place dans l’espace familial et conjugal. Cependant, elles n’ont pas conduit à une augmentation, mais à un recul des ruptures d’union. Ces résultats suggèrent que l’autonomie portée par l’expérience migratoire se décline dans l’espace familial par une capacité à développer des alternatives au divorce et à éviter les coûts personnels d’une rupture d’union (éloignement des enfants, abandon du réseau relationnel…). |