La fille suivra l’exemple des femmes, partagera leurs soucis et apprendra les leçons quotidiennes. Sa prime enfance rapidement escomptée, elle passera, presque sans transition préparatoire, de l’adolescence au stade de l’âge adulte, conséquence inexorable du mariage précoce (Zerdoumi N. p. 185-186).
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Cette observation fine de la place de la fille dans la société maghrébine de la fin du siècle dernier, révèle sa destinée tripartite : une enfance brisée, une adolescence scotomisée et un âge adulte aliéné. L’espace de l’apprentissage restreint à celui du savoir domestique, ignore tout simplement l’école, le savoir, l’épanouissement et l’ouverture sur l’extérieur et l’espace public.
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Cette violence socialisante perdure-t-elle au sein de la société marocaine ? L’école, nouvellement et fraîchement investie par les filles marocaines, a-t-elle réussi à briser les chaînes de cette destinée tripartite ? Cet espace scolaire a-t-il aidé à la restitution de ces passages d’initiation et ces étapes psycho-évolutives vitaux pour l’« équilibre » et le capital en potentiel humain déterminant de l’avenir de tout être humain et citoyen au sein de la société ?
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Il est pertinent de tenter d’apporter des réponses compréhensives à ce questionnement, à la lumière de trois axes et paramètres structurant à notre sens la question de la scolarisation de la fille marocaine, en interaction avec la vie sociale de la jeune fille et tout particulièrement de l’adolescente. Ces trois axes interrogent :
La dimension « genre » : la place des jeunes filles au sein de la société marocaine, dans son cheminement historique d’une société traditionnelle en « transition », vers une société qui opte actuellement pour un projet de société moderne.
L’héritage de l’école coloniale et des mouvements d’indépendance.
Les perspectives d’une école marocaine en marche vers la qualité et qui cherche à consolider la scolarisation des filles et leur épanouissement individuel, psychologique et citoyen.