Les Maladies dites « Tropicales Négligées », après avoir été occultées par le SIDA, la
tuberculose et le paludisme, reviennent en force sur la scène internationale depuis que leur
lien avec la pauvreté et l’atteinte des Objectifs du Millénaire pour le Développement a été
démontré. Au Maroc une dizaine de ces maladies sévissent depuis plusieurs années et font
l’objet de programmes verticaux dont le financement est régulièrement assuré.
Le but de notre travail est de contribuer au renforcement des programmes de lutte contre ces
maladies à travers l’exploration des opportunités d’intégration entre ces programmes pour
plus de synergie, d’efficacité et d’efficience.
Pour atteindre les objectifs fixés pour notre étude, en plus de l’analyse documentaire, nous
avons réalisé des entretiens semi structurés et un Focus Group avec les cadres et les
responsables des services qui ont la charge de gérer ces programmes au niveau central.
Nous avons couplé deux analyses. Une analyse verticale par programme de lutte et une
analyse horizontale par domaine de gestion.
Les résultats de notre étude montrent que les programmes de lutte contre le paludisme, la
bilharziose, la lèpre et le trachome qui ont atteints les objectifs fixés par l’OMS, et les
programmes de lutte contre les zoonoses (la rage, les leishmanioses, le kyste hydatique, le
charbon, la leptospirose et les brucelloses) qui visent encore des objectifs de contrôle de ces
maladies, doivent tous relever des défis inhérents aux déterminants socio-économiques,
environnementaux et comportementaux pour consolider les acquis et pérenniser la lutte.
Les opportunités qui s’offrent actuellement aux différents programmes au sein et en
périphérie du système de santé nécessitent de revoir et d’harmoniser les approches et les
stratégies adoptées et d’asseoir un système intégré de gestion multi-maladies et
multisectoriels afin de relever efficacement l’ensemble des défis posés en partenariat avec
les départements concernés.