Les modes d’organisation de la production des firmes etrangeres et leurs impacts sur les economies agricoles locales: le cas du secteur maraicher au Maroc

Type Thesis or Dissertation - Docteur en Sciences Economiques
Title Les modes d’organisation de la production des firmes etrangeres et leurs impacts sur les economies agricoles locales: le cas du secteur maraicher au Maroc
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2013
URL http://www.supagro.fr/theses/extranet/13-0012_Bensalk.pdf
Abstract
L’économie mondiale connaît depuis quelques décennies une croissance des Investissements
Directs à l’Etranger (IDE, ci-après), réalisés généralement par des Firmes MultiNationales (FMN, ciaprès)
en vue d’acquérir des actifs et de gérer des activités de production dans un pays hôte. Pendant
longtemps, le comportement des Etats vis-à-vis des IDE a été changeant, ceux-ci étant tantôt suspectés
de mettre en péril la souveraineté nationale, tantôt attendus pour résoudre les problèmes de
développement économique. Ces investissements peuvent jouer un rôle important dans l’accélération
de la croissance économique, la création d’emplois et le transfert de technologies dans le pays hôte.
Actuellement, le changement d’attitude opéré par les gouvernements s’est traduit par des
politiques plus libérales à l’égard des IDE et des FMN. Dans ce sens, le renforcement de l’attractivité
est devenu un objectif explicite des politiques économiques aussi bien dans les pays développés que
dans les Pays en Voie de Développement (PVD, ci-après). Ces derniers cherchent ainsi à attirer les
IDE en améliorant les principaux aspects influençant les choix d’implantation des investisseurs
étrangers. Dans ce contexte, l’attractivité des capitaux étrangers devient un enjeu central dans la
définition des politiques publiques, à la fois au niveau des Etats mais également au niveau des régions
et des départements (Hattab-Christmann, 2007). Ces mesures concernent aujourd’hui non seulement
l’offre de ressources, de sites mais également l’offre de coordinations locales (Hattab-Christmann,
2001).
Un des effets majeurs de la hausse des prix de denrées alimentaires déclenchée en 2007 sur le
système alimentaire mondial s’est traduit par une croissance spectaculaire des IDE en agriculture
destinés aux PVD (Von Braun et Meinzen-Dick, 2009). En effet, les flux de ces investissements ont
enregistré un fort accroissement à l’échelle mondiale. Ils ont évolué de 1 à 3 milliard de dollars au
cours de la dernière décennie (1999-2009), en particulier dans des pays africains et asiatiques
(CNUCED, 2009). Ces investissements sont réalisés par des opérateurs originaires des pays
développés (d’Europe et d’Amérique du Nord), mieux dotés en capitaux financiers, importateurs de
produits alimentaires, confrontés à une forte pression sur les ressources naturelles et humaines et des
préoccupations de sécurité alimentaire dans leur pays d’origine. Ces investissements ciblent ainsi des
Les modes d’organisation de la production des firmes étrangères dans le secteur maraîcher au Maroc et leurs impacts sur les économies agricoles locales
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PVD jouissant d’une abondance de ressources foncières et hydriques, de faibles coûts du travail, des
conditions pédoclimatiques propices à la production agricole et situés à proximité des pays d’origine
des IDE.
La filière fruits et légumes frais est particulièrement concernée par la globalisation manifestée
par le développement des firmes à capitaux étrangers. Cette stratégie résulte des exigences de clients
européens finaux (les chaînes de la grande distribution) en qualité et sécurité sanitaire dans leurs
approvisionnements réguliers en fruits et légumes frais en provenance des PVD. Ces exigences ont
également influencé l’organisation du secteur de la production et des opérateurs impliqués dans la
chaîne d’approvisionnement (Reardon et al., 2009). Des opérateurs étrangers ont privilégié ainsi une
évolution vers une plus forte coordination dans les chaînes de valeur : une intégration verticale de la
production par l’aval de la chaîne de commercialisation, avec des formes de production propre, par
exemple au Kenya (Dolan et Humphrey, 2000), ou un développement d’une agriculture contractuelle
auprès des fournisseurs locaux, comme à Madagascar pour l’approvisionnement des supermarchés
européens (Minten et al., 2009).
Contrairement au secteur industriel, les études analysant les impacts des IDE en agriculture sur
l’économie du pays hôte sont moins abondantes. Néanmoins, l’analyse de ces impacts a une
importance majeure compte-tenu que ces investissements sont essentiellement réalisés dans des PVD
confrontés eux-mêmes à des problèmes d’insécurité alimentaire (FAO, 2008). En outre, le secteur
agricole joue un rôle crucial dans l’économie de ces pays, lié à sa grande contribution dans la création
d’emplois en milieu rural. Cependant, des informations détaillées sur l’ampleur et les formes
d’implantation des IDE en agriculture sont rarement divulguées par les pays hôtes étant donné la
sensibilité de ce sujet (Hallam, 2009).

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