Abstract |
Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Sfax – Laboratoire SYFACTE, Sfax 3000, Tunisie Les mesures continues du niveau sonore dans six sites de l'agglomération de Sfax (600 000 habitants dans le Sud-Est de la Tunisie) durant huit mois, conjointement aux mesures itinérantes balayant toute l'agglomération, montrent la forte relation entre le trafic routier et le bruit. La variation temporelle (à l'échelle journalière, hebdomadaire et saisonnière) du trafic routier est fortement corrélée avec le niveau sonore, d'une part, mais aussi avec le taux de monoxyde de carbone (CO), d'autre part. Cependant, certains jours caractérisés par un temps calme, nous relevons au centre-ville, la nuit, des pics de CO alors que le trafic routier est très fluide attesté par un niveau sonore très bas. Cette pollution provient de l'industrie chimique, particulièrement la transformation des phosphates dans la zone industrielle El Maou, au sud de l'agglomération. Elle est acheminée par un vent faible durant la période de renverse nocturne de la brise de mer, d'où l'utilité des mesures de bruit comme indicateur des sources de la pollution atmosphérique (mobiles ou fixes). Dans les grands croisements du centre-ville, durant les périodes de pointe, le niveau sonore peut dépasser 100 dB. Ces pics ponctuels de bruit proviennent des coups de klaxons, une mauvaise habitude à Sfax. D'après une enquête menée en 2011 auprès de 250 conducteurs fréquentant souvent le centre-ville, les abus de l'utilisation du klaxon s'expliquent par l'énervement des usagers de la route, la mentalité paysanne et l'individualisme qui règnent à Sfax. À cela s'ajoute la modestie des infrastructures routières par rapport à l’explosion du nombre de véhicules avoisinant 50 000. |