Abstract |
Le financement de la santé communautaire est un mécanisme par lequel les ménages payent leur accès aux soins pour une série donnée de services et participent ainsi à la gestion et à l’organisation des services de santé [1]. Ainsi, les médicaments essentiels (ME) sont ceux qui vont satisfaire aux besoins prioritaires de cette communauté en matière de soins de santé essentiels. Ils sont choisis compte tenu de leur intérêt en santé publique, des données sur leur efficacité et leur inocuité, et de leur coût/efficacité par rapport à d’autres médicaments [2]. Dans de nombreux pays à revenu élevé, plus de 70 % des produits pharmaceutiques sont financés par l’État et l’existence de systèmes d’assurance maladie (AM) permet d’assurer un meilleur accès financier équitable [2, 3]. Mais dans les pays à revenu faible ou moyen, les dépenses publiques ne couvrent pas les besoins pharmaceutiques de base de la majorité de la population. Il n’existe pas de mécanisme de partage du risque de santé et 50 à 90 % des médicaments sont payés par les patients eux-mêmes. La couverture moyenne en assurance maladie est de 35 % en Amérique latine, 10 % en Asie et 8 % en Afrique [2]. Les paiements directs constituent donc le principal mécanisme de financement des médicaments mêmes essentiels [4]. Pourtant ces paiements directs sont un déterminant des « dépenses catastrophiques » des ménages. Ainsi, la survenue de maladies devient une source d’appauvrissement supplémentaire des ménages déjà démunis [5]. Alors, plus d’un tiers de la population mondiale n’a pas accès aux médicaments à cause de ces paiements directs [2]. Au Burkina Faso, les médicaments essentiels sont à 90 % disponibles dans les centres de santé publique [6]. La majorité des ménages (plus de 77,3 %) vivent en milieu rural [7]. Ces ménages (56,5 %) vivent avec moins de 625 F CFA par jour et 81,2 % de la même population vivent avec moins de 1 000 F CFA par jour selon la Banque Mondiale [8]. Malheureusement, ces ménages sont les principales sources de financement des médicaments essentiels à travers les mécanismes de paiements directs qui représentaient 38,4 % du financement total de la santé en 2008 [ |