La pluriactivité devient-elle l’une des clefs du développement de l’agriculture familiale au Sud Cameroun?

Type Report
Title La pluriactivité devient-elle l’une des clefs du développement de l’agriculture familiale au Sud Cameroun?
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2009
URL http://agritrop.cirad.fr/554634/1/document_554634.pdf
Abstract
Au Cameroun, les possibilités de développement de l’agriculture familiale et sa capacité à
assurer l’autosuffisance alimentaire du pays sont aujourd’hui fréquemment mises en doute par
de nombreux observateurs des institutions nationales et internationales. La permanence d’une
faible productivité de cette agriculture et d’un taux élevé (55%) de pauvreté chez les ménages
ruraux contribuent également à la stigmatisation de ce secteur économique. Les résultats d’un
demi-siècle de politiques publiques, visant en particulier le développement de l’utilisation des
intrants et de la mécanisation, apparaissent ainsi largement en deçà des espoirs qu’elles
avaient suscités. Pourtant ce secteur emploie encore 63,5% de la population active du pays et
a su s’adapter aux différentes périodes de baisse des cours de deux importantes productions
marchandes : le cacao et le café.
Il apparait donc utile, au delà de la question de la difficile « modernisation » de cette
agriculture, de préciser les stratégies mises en œuvre par les ménages agricoles pour maintenir
le niveau de leurs revenus monétaires et les raisons qui expliquent la robustesse de cette
agriculture familiale. Les données présentées dans cette communication se basent sur des
enquêtes réalisées dans quatre sites représentatifs de la diversité des situations agraires du
Grand Sud Cameroun.
Une première enquête exploratoire a été réalisée auprès de 8 organisations paysannes et de
30 personnes ressource. Elle montre que les « solutions » citées par les ménages agricoles
pour maintenir leur niveau de vie concernent le développement des activités et des revenus
non agricoles, la diversification des productions marchandes et la recherche des meilleures
stratégies de commercialisation, la quête de nouvelles terres fertiles et, souvent en dernier
lieu, l’amélioration des itinéraires techniques et de leurs performances.
Pour préciser l’importance actuelle de ces revenus non agricoles une seconde enquête a été
réalisée auprès de 138 ménages. Elle montre que, dans un certain nombre de situations, les
revenus provenant d’activités non agricoles représentent plus du tiers des ressources
monétaires des ménages.
Pour préciser l’évolution historique de l’importance relative du temps de vie consacrée aux
activités non agricoles une troisième enquête a renseigné les parcours de vie de 576 individus
nés entre 1890 et 2008. Elle met en évidence la nette augmentation du temps de vie consacrée
aux activités non-agricoles et l’accroissement de la fréquence des parcours de vie mêlant
activités agricoles et non agricoles. Elle montre également que le développement d’activités
non agricoles joue un rôle important dans l’amélioration des capacités d’épargne et
d’accumulation dans l’outil de production agricole.
Ces résultats amènent à discuter la pertinence des modèles de développement d’économistes
comme Clark ou Fourastier qui expliquent que l’accumulation dans le secteur agricole dépend
de l’amélioration des techniques et de la productivité du travail agricoles.

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