Abstract |
Dans le souci de mettre en place dans le sud-Cameroun des espaces politiques et administratifs viables, l'administration allemande a parfois contribué à créer des entités « ethniques » totalement inédites. Pour avoir aidé le lieutenant Dominik lors des opérations militaires contre les groupes Maka insurgés à l'est du pays, le chef des Yekaba, s'est vu attribuer un immense ressort territorial et la tutelle de nombreux groupes. La relative détente des rapports politiques postérieure à la défaite allemande menaçant la cohésion de ce regroupement a suscité la production d'une pseudo-histoire ethnique favorisant l'accès aux ressources de l'état moderne (équipements administratifs, scolaires, sanitaires...). L'administration française a donc reconduit cette nouvelle fédération, sous un autre ethnonyme : les badjia. |