Evaluation d’un programme de promotion de la sante des jeunes au Cameroun

Type Thesis or Dissertation - Philosophae Doctor (Ph.D.) en démographie
Title Evaluation d’un programme de promotion de la sante des jeunes au Cameroun
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2010
URL https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/4189/Camara_A.Yassima_27Avril_2010_thes​e.pdf
Abstract
La baisse de plus en plus marquée de l’âge au premier rapport sexuel et l’augmentation
de l’âge au premier mariage impliquent une durée plus longue d’exposition au risque des
grossesses prénuptiales et aux infections sexuellement transmissibles incluant le
VIH/sida. C’est pourquoi des interventions ont été mises en place en vue de protéger la
santé des adolescents et jeunes. L’Observatoire de Population en Épidémiologie SocioClinique
(POSE) conçu et mis sur pied au Cameroun depuis 1995, a fait de la santé des
adolescents et jeunes une de ses priorités de santé publique en Afrique à travers le
programme de promotion de la santé reproductive des adolescents et jeunes au
Cameroun (CAREH). Le Programme CAREH mène des activités d’intervention dans la
préfecture de Bandjoun depuis juillet 2000, et dans plusieurs autres régions du
Cameroun depuis 2003. Cette thèse vise à évaluer certains aspects de cette intervention,
en examinant dans quelle mesure entre 2000 et 2002, les activités d’intervention menées
auraient contribué : 1) au report à plus tard du premier rapport sexuel chez les
adolescents de 10 à 20 ans ; 2) à la prévention des grossesses non désirées chez les
jeunes de 10 à 29 ans ; et 3) à la prévention de l’infection à VIH chez les jeunes de 10 à
29 ans.
Les données proviennent de l’Enquête sur la Famille et la Santé au Cameroun (EFSC),
menée à Bandjoun en 2002. Un devis post-intervention a été utilisé après stratification
des adolescents et jeunes en quatre groupes à savoir : jeunes exposés à l’intervention en
milieu communautaire, jeunes exposés à l’intervention en milieu scolaire, jeunes non
scolarisés non-exposés à l’intervention et jeunes scolarisés non-exposés à l’intervention.
Les analyses descriptives et les analyses multivariées utilisant la régression logistique
ont été utilisées pour examiner les associations présumées entre les variables
d’intervention et les variables dépendantes considérées par rapport aux hypothèses de
recherche émises. Nos analyses suggèrent que les adolescents scolarisés qui n’avaient
pas déclaré avoir été exposés à l’intervention (RC = 1,973 ; IC =1,195-3,260) sont plus
portés à avoir une perception négative de la sexualité prémaritale, que les adolescents
iv
non scolarisés n’ayant pas déclaré avoir été exposés aux activités d’intervention. Il n’y
avait cependant pas de report significatif du premier rapport sexuel dans les groupes
d’adolescents exposés à l’intervention par rapport à ceux non-exposés. Les
connaissances sur la prévention des grossesses sont significativement plus élevées chez
les jeunes scolarisés non-exposés (RC=1,953; IC=1,452 – 2,627), jeunes exposés à
l’intervention en milieu communautaire (RC = 3,074 ; IC = 2,157 - 4,382) et les jeunes
exposés à l’intervention en milieu scolaire (RC = 4,962 ; IC = 3,367 - 7,311) que chez
les jeunes non scolarisés n’ayant pas déclaré avoir été exposés aux activités
d’intervention. Il n’y a aucune différence statistiquement significative entre ces
différents groupes quant à l’utilisation de la contraception moderne. La discussion sur la
prévention des grossesses ou l’utilisation de la contraception avec un formateur était
significativement associée à une amélioration des connaissances en prévention de
grossesses chez les jeunes exposés à l’intervention en milieu scolaire (RC = 1,549 ; IC =
1,056 – 2,272), comparativement à leurs camarades exposés aux activités d’intervention
en milieu communautaire sans avoir bénéficié d’une telle discussion. Les jeunes exposés
à l’intervention en milieu communautaire (RC = 2,106 ; IC = 1,514 – 2,930) et ceux
exposés l’intervention en milieu scolaire (RC = 3,117 ; IC = 2,192 – 4,433) connaissent
mieux les modes de prévention de l’infection à VIH que les jeunes scolarisés mais
n’ayant pas été exposés aux activités d’intervention. Il n’y avait toutefois pas de
différences entre les groupes quant à l’utilisation du condom.
Ces conclusions sont interprétables dans les limites des données disponibles. En effet, il
n’a pas été possible de déterminer les niveaux de connaissances en prévention de
grossesses ou du VIH avant l’exposition des jeunes à l’intervention. Ainsi, chez les
jeunes exposés en milieu communautaire ou scolaire, on ne peut savoir quel aurait été
leur niveau de connaissance en l’absence de l’intervention. Toutefois, il est très probable
que l’intervention ait eu plus d’effets bénéfiques sur l’amélioration des connaissances
que des comportements

Related studies

»