Type | Book Section - Migrants de retour a Yaounde : caracteristiques, motivations de retour et impacts economiques de leur retour au developpement de Yaounde |
Title | Les Migrations africaines: droits et politiques |
Author(s) | |
Publication (Day/Month/Year) | 2010 |
Page numbers | 151-168 |
Publisher | CREAD |
Abstract | Les migrations posent plus de problèmes d’observations que les autres phénomènes démographiques. Clairin (1988) cité par Libali et Loutete (2007), écrivait à ce propos qu’: «il n’est pas exagéré d’affirmer que la migration est (…) le plus complexe et le plus mal connu des phénomènes migratoires démographiques». Toutefois, elles sont de nos jours d’une ampleur importante et représentent un enjeu politique et économique très important pour les pays en général et en particulier pour les pays en voie de développement. C’est dans ce contexte que l’année 2006 a été dénommée par les Nations Unies "année des migrations". Cependant, notons que le retour des migrants, en particulier les migrants africains d’autres pays du continent reste une problématique encore largement méconnue. Puisque tout en étant une notion relativement courante, la migration de retour a des contours assez flous. Le Cameroun, pays d’Afrique centrale n’est pas en marge des pays en développement en termes de phénomènes migratoires (immigration et émigration). Il connait deux grands facteurs expliquant les migrations internationales vers sa capitale Yaoundé. Le premier facteur est relatif aux grandes richesses naturelles (bauxite et pétrole) dont il regorge quant au second, est lié à ses potentialités économiques (taux de croissance du PIB 2,7% en 2005) ainsi qu’à sa stabilité politique faisant de ce pays un havre de paix dans cette partie de l’Afrique connue pour ses remous militaropolitiques. Toutefois, la France est le pays privilégié de destination des migrants camerounais, au nombre de 38 530, suivi par le Gabon (30 216), le Nigeria (16 980) et les Etats-Unis (12 835) (Centre sur la migration, la globalisation et la pauvreté, 2007). Le nombre de retours volontaires est insignifiant, ce qui s’explique par l’image de réussite et d’opulence des Camerounais vivant à l’étranger (Ngnemzue, 2008 citée par Evina en 2009). Porter une réflexion sur les migrants de retour et le développement au Cameroun, et plus précisément à Yaoundé, relève d’une préoccupation majeure et nécessaire au moment où la problématique de la migration en rapport avec le développement qu’il induit se pose avec acuité à l’échelle nationale et internationale. En effet, les migrants se déplacent pour beaucoup d’entre d’eux à la recherche d’un bien-être et apportent de l’aide (financière et/ou matérielle) à leurs parents restés dans leur zone/pays de départ. Pour exemple, d’après le rapport "Global Development Finance (2003)" de la Banque mondiale, les transferts de fonds des travailleurs migrants ont atteint 80 milliards de dollars en 2002, soit une hausse de 20 milliards de dollars par rapport à 1998. Selon la Banque Mondiale (2009), le montant des envois des migrants camerounais était évalué à 167 millions en 2008, soit 0,8% du PIB de cette année. L'investissement direct étranger et le transfert par les travailleurs migrants d'une partie de leurs revenus vers leurs pays d'origine sont devenus les deux principales sources de financement des investissements dans les pays en développement, loin devant les emprunts privés. Pour Charbit (2007), «…ces transferts peuvent préparer un retour au pays, par exemple lorsqu’ils correspondent à une logique de constitution d’épargne». Bien que les recherches sur les effets de la migration et sur les indicateurs de développement doivent encore être approfondies, la mobilité internationale est aujourd’hui reconnue comme facteur de développement. C’est pourquoi cette étude est envisagée en vue d’appréhender l’impact de la migration de retour sur le développement. Les questionnements suivants feront l’objet de notre analyse: Quelles sont les motivations de départ et de retour des migrants au Cameroun? Quel rôle jouent les familles dans ce processus migratoire? Quel est la typologie de l’aide apportée par les migrants de retour aux membres de leurs familles restés à Yaoundé/ville de départ depuis leur zone de migration ? Quels sont les secteurs d’investissement des migrants de retour dans la ville de Yaoundé? De ces questionnements, cette présente étude se structurera autour de quatre sections. La première porte sur la présentation de l’étudequand la deuxième s’intéresse au rôle de la famille lors de la première émigration de Yaoundé. La troisième section est consacrée au profil social des migrants de retour, la motivation et l’organisation de leur retour. En dernier ressort, l’impact économique de la migration de retour est abordé. Sur la base des résultats qui se dégagent des analyses, quelques recommandations seront formulées en conclusion. |
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