Abstract |
La simple évocation du nom de Foumban rappelle aux touristes nationaux et internationaux les grandes richesses culturelle et artisanale du peuple Bamoun. En effet, qu’il s’agisse du Palais royal édifié au début du XXe siècle, de son musée riche d’attributs royaux et d’objets anciens, ou encore de la diversité des pratiques ancestrales lors des manifestations du Ngouon, le chef-lieu du département du Noun attire en moyenne 4 500 à 5 000 visiteurs chaque année. Ces visites sont tournées essentiellement vers le Palais et son musée. Les principaux acteurs intervenant dans l’activité touristique sont : le Sultan, Roi des Bamoun, qui supervise et coordonne le bon déroulement du tourisme afin d’en sauvegarder principalement l’aspect culturel ; des opérateurs touristiques, qui partent des grandes métropoles avec leurs « clients » vers Foumban ; les guides locaux, qui selon le degré de confiance qui leur est accordé, ont accès au musée royal. En dépit du fait que chacun de ces acteurs joue un rôle essentiel pour le développement du tourisme dans la ville, quelques lacunes peuvent être décelées. Ainsi, on peut remarquer entre autres : la concentration de l’activité au centre ville et donc la non visite de certains autres sites potentiels ; l’inexistence d’un circuit préétabli connu à l’avance, d’où la monotonie de celui actuel ; le nombre limité d’acteurs ; l’entretien non assuré et la durabilité mise à mal de certains sites et dans le milieu naturel en général. Cette contribution part de l’hypothèse selon laquelle la gestion concertée du tourisme entre des acteurs diversifiés est une solution pour une meilleure définition du rôle des acteurs, une utilisation optimale et durable des sites touristiques de la ville, et par conséquent une multiplication des flux. Son objectif est alors d’aboutir à la proposition d’un schéma local de gestion touristique, avec reprécisions des rôles des acteurs, en fonction de la hiérarchisation sociale et des exigences administratives et institutionnelles. Les résultats obtenus sont la mise en place d’un schéma stratégique local de gestion concertée du tourisme, dont la configuration favorise la durabilité. |