Redevances forestieres annuelles et developpement local au Cameroun: Experiences de deux communes rurales: Une analyse anthropologique

Type Thesis or Dissertation - Doctor en anthropologie
Title Redevances forestieres annuelles et developpement local au Cameroun: Experiences de deux communes rurales: Une analyse anthropologique
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2013
URL https://papyrus.bib.umontreal.ca/xmlui/bitstream/handle/1866/9687/Matchioundji_Telesphore_2013_these​.pdf?sequence=4
Abstract
Notre thèse étudie les liens entre les « redevances forestières annuelles » (RFA)
et le « développement local » dans deux communes du Cameroun. Ce travail
anthropologique s’inscrit dans le débat qui se fait à l’échelle internationale
relativement au rôle et au devenir des populations locales dans la gestion des
ressources naturelles. Dans le passé, la gestion des redevances forestières
annuelles (RFA) a été, dans les pays d’Afrique centrale et au Cameroun en
particulier, sous la seule responsabilité de l’État central. Une telle politique
n’offrait pas la garantie nécessaire à l’utilisation durable de ces ressources qui
sont indispensables à la vie des populations villageoises riveraines et à l’équilibre
de l’environnement. Profitant de la crise des années 1980 et 1990 en Afrique, le
FMI et la Banque mondiale ont exercé une pression sur les États africains pour
qu’ils revoient, en conformité avec la Conférence de Rio (1992), leurs politiques
en matière de gestion et de conservation des ressources forestières.
Dans le bassin du Congo, le Cameroun a été le tout premier pays à réviser, en
1994, ses lois forestières par le biais d’une décentralisation de la fiscalité
forestière : les taxes perçues furent réparties entre l’État, les collectivités
territoriales décentralisées et les populations villageoises riveraines. Les fonds
transférés aux communes et aux populations riveraines devaient servir au
développement local en contribuant notamment à l’amélioration des conditions
générales de vie des populations à travers la réalisation d’œuvres sociales,
l’adduction d’eau, la construction et l’entretien des routes, des écoles, des cases
de santé, etc. Dans les faits, l’impact de la fiscalité forestière décentralisée reste à
ce jour encore peu visible sur la dynamique du développement local des
communes.
Notre projet de recherche doctorale prend place dans le domaine d’une
anthropologie du développement centrée sur l’étude des solutions que les
populations locales apportent aux problèmes auxquels elles sont confrontées
dans leur vie de tous les jours. L’analyse des impacts que les politiques de
développement économique exercent sur les populations villageoises d’Afrique
est ici à l’avant-plan, pas seulement au sens d’une critique des politiques
iii
étatiques en matière d’exploitation forestière, mais aussi au sens d’une meilleure
compréhension des conditions de mise en œuvre de ces politiques et de l’impact
de celles-ci sur les populations villageoises, tant sur le plan des avantages
financiers directs que des transformations écologiques que les activités
forestières introduisent dans les pratiques agricoles des villageois.
Sur le plan méthodologique, il faut noter que ce fut très difficile d’obtenir les
informations nécessaires, notre sujet d’étude se révélant être très sensible quant à
sa portée politique. Nous avons néanmoins pu recueillir un solide ensemble de
données par le biais d’une démarche de proximité de type qualitatif qui a été
conduite dans deux communes forestières qui représentent deux réalités
différentes en matière de gestion des RFA. La collecte des données a été faite, de
manière intensive, dans sept villages qui répondaient à nos critères : nous avons
ainsi pu étudier, de manière approfondie, la situation des groupes sociaux les
plus défavorisés qui sont exclus dans le partage des revenus forestiers.
Pour construire notre cadre théorique, nous avons combiné des éléments
empruntés aux théories environnementales, à l’anthropologie économique et à
l’analyse des modes de gestion. Il faut noter, par ailleurs, que l’anthropologue
n’est ni un aménagiste, ni un environnementaliste, ni un spécialiste des études
managériales. Nous avons conduit notre étude comparative dans les communes
concernées en nous fixant pour objectif de comprendre les mécanismes de
gestion des RFA mis en place par les leaders locaux et d’évaluer leur impact sur
l’amélioration des conditions de vie des populations villageoises et sur leur
écosystème. Notre préoccupation était de savoir si les RFA constituent des
vecteurs de développement socioéconomique pour des populations vivant dans et
de la forêt.

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