L’objectif de cette communication est de questionner l’effet de
l’écosystème entrepreneurial sur le développement de l’entrepreneuriat
au Cameroun. Le cadre théorique d’analyse mobilise les dimensions
institutionnelle, économique et sociale de l’entrepreneuriat. Les résultats
de l’analyse descriptive et interprétative des données de la première
enquête du Global Entrepreneuship Monitor (GEM) réalisée au Cameroun
en 2014, révèlent un paradoxe. D’une part, on note une volonté manifeste
d’entreprendre des citoyens (taux d’activité entrepreneurial élevé), et
d’autre part le faible développement de cet entrepreneuriat en termes
d’innovation, d’internationalisation et de création d’emploi. La raison
principale en est la faible qualité perçue des conditions pour entreprendre.
Notamment, la politique gouvernementale, l’aide financière et l’accès à
l’infrastructure physique apparaissent comme les principaux obstacles à
l’entrepreneuriat. Ainsi, la volonté d’accompagnement de
l’entrepreneuriat affichée par l’Etat reste à parfaire afin de susciter et
consolider le développement d’un entrepreneuriat de pérennité. Ces
résultats corroborent l’hypothèse d’une relation positive entre
l’écosystème entrepreneurial et le développement de l’entrepreneuriat. Ils
vont cependant au-delà en montrant que le développement de
l'entrepreneuriat se produira en fait que si et seulement si les différents
éléments de l'écosystème sont traités de façon globale et travaillent en
synergie. Les entrepreneurs sont plus efficaces lorsqu'ils ont accès aux
ressources humaines, financières et professionnelles dont ils ont besoin et
lorsqu’ils travaillent dans un environnement institutionnel dans lequel les
normes et politiques encouragent et protègent les entrepreneurs. Au
Cameroun il convient d’associer dynamiquement et de manière
concomitante : Culture de gouvernance, amélioration des conditions
cadres et développement de l’esprit d’entreprise chez les créateurs
d’entreprises pour promouvoir un entrepreneuriat durable.