Type | Conference Paper - Population et travail. Dynamiques demographiques et activites, Colloque international d’Aveiro, AIDELF |
Title | L’effet du travail féminin sur l’espacement des grossesses à Dakar et à Lomé |
Author(s) | |
Publication (Day/Month/Year) | 2006 |
URL | http://retro.erudit.org/livre/aidelf/2006/001407co.pdf |
Abstract | Le travail des femmes est souvent stigmatisé comme jouant un rôle important dans la compréhension et l'explication des variations de la fécondité dans et entre les pays (Standing, 1983 ; Brewster et Rindfuss, 1996 ; Shockaert, 2005). En fait, les parcours professionnel et familial des femmes sont souvent en concurrence durant toute leur vie car dans la plupart des sociétés, la division sexuelle des tâches est tout à fait défavorable aux femmes qui sont obligées de partager leur temps entre production et reproduction. Il semble que la double présence des femmes dans la sphère productive et dans celle reproductive a toujours été encouragée ou limitée par les formes de l’organisation sociale, lesquelles en établissent les conditions et les modalités (Kempeneers, 1989 ; Oppong, 1991). Si dans la plupart des sociétés, les femmes sont tenues d’être avant tout épouses et mères (alors que l’homme est chargé d’assurer la sécurité économique du foyer en exerçant une activité économique), il n’en demeure pas moins vrai qu’elles sont aussi présentes dans la production. Mais, en assumant seules les tâches domestiques, les femmes, par ailleurs moins scolarisées que les hommes, disposent de moins de temps pour exercer des activités économiques, les secondes entrant en conflit avec les premières. Les femmes vont donc durant toute leur vie devoir faire face à un conflit entre leur rôle de femme et celui de travailleuse ; ce conflit serait exacerbé durant la période de procréation (Kouamé, 1999 ; Collier et al., 1994). De ce fait, lorsqu’elles travaillent, les emplois occupés constituent souvent des extensions des tâches domestiques auxquelles elles sont assignées ; ils sont précaires, mal payés, instables et offrant peu de possibilités d’avancement (Piché et al., 1989 ; Kempeneers et Lelièvre, 1991). On note ainsi qu’en milieu urbain en Afrique subsaharienne, les femmes occupent généralement les emplois précaires du secteur informel, lequel constitue le principal débouché depuis que les difficultés économiques des années 1980 ont drastiquement diminué les capacités d’absorption de la main-d’œuvre par le secteur public moderne. D’ailleurs, les femmes s’y investissent de plus en plus, à la recherche de revenus pour palier le manque ou l’insuffisance de ressources financières du mari, jadis pourvoyeur financier principal du foyer. |
» | Togo - Enquête Démographique et de Santé 1998 |