Abstract |
Après un bref aperçu et un diagnostic de l'état actuel des aquifères côtiers algériens, un tableau des diverses contraintes, pressions et sollicitations de ces aquifères est dressé. Il en ressort que dans l'ensemble, les aquifères côtiers algériens sont fortement sollicités par des usages concurrentiels (population, agriculture et tourisme) en plus des changements climatiques qui se font sentir de manière sensible où le déficit pluviométrique est évalué à près de 30 %. L'état des aquifères côtiers algériens et les évolutions récentes les affectant montrent que les déficits importants observés (sur la base de la confrontation besoins-ressources) vont se creuser davantage. Aux risques d'épuisement, se superpose la dégradation qualitative de la ressource, essentiellement les risques d'intrusion marine (où certains aquifères sont déjà abandonnés) et les pollutions anthropiques liées aux activités agricoles (92 % des échantillons analysés sur l'aquifère de la Mitidja dépassent la concentration maximale en NO3 admissible pour l'AEP) et industrielles (où 250 000m3 d'eau usée sont rejetées quotidiennement dans le cours d'eau de Oued El Harrach). L'ambitieuse stratégie élaborée par les institutions compétentes est concrétisée sur le terrain par un ensemble de projets et d'actions, notamment la mobilisation des ressources non conventionnelles telles que le dessalement de l'eau de mer (950 hm3/an à l'horizon 2030) et la réutilisation des eaux usées (où 251 stations produiront 1 200 hm3/an en 2030). Enfin, même si à moyen terme, la demande semble satisfaite, il n'en demeure pas moins qu'une politique rigoureuse de gestion de la demande est nécessaire, ceci à travers : (i) un développement scientifique (monitoring, modélisation, système d'information et d'aide à la décision), (ii) une gestion adéquate fondée sur des mécanismes financiers afin d'éviter le gaspillage, (iii) une politique de sensibilisation et de communication. |