Type | Report |
Title | La prise en compte des violences basees sur le genre au Burundi: Analyse des perceptions et obstacles |
Author(s) | |
Publication (Day/Month/Year) | 2014 |
URL | http://www.impunitywatch.org/docs/IW_Rapport_Final_Violence_basees_sur_le_genre_au_B1.pdf |
Abstract | Le rapport présente et analyse les obstacles spécifiques : juridiques, institutionnels, politiques et sociétaux qui enserrent la réalisation effective du droit à la justice pour les victimes de violences à l’égard des femmes et en particulier des violences sexuelles. Dans ce cadre, une attention particulière est portée aux perceptions des victimes tant sur leurs parcours de justice que devant les différentes institutions et acteurs chargées de la prise en compte de cette question. Il convient de remarquer que la promotion des droits de la femme et plus généralement le traitement des questions de genre sont relativement récents au Burundi et encore peu compris ou mal acceptés au sein de la société. C’est un véritable défi au Burundi où, existent de fortes inégalités de genre dans divers domaines de la vie socio-économique. Cette situation influe sur les violences contre les femmes, qui connaissent une augmentation quasi-constante depuis plusieurs années. En 2013, 6.000 cas ont été enregistrés, dans seulement six provinces sur dix-sept1 , et le centre Seruka dénombre en moyenne, 1500 cas de violences sexuelles par an. La violence à l’égard des femmes s’entend comme « tous actes de violence dirigés contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer aux femmes un préjudice ou des souffrances physiques, sexuelles ou psychologiques, y compris la menace de tels actes, la contrainte ou la privation arbitraire de liberté, que ce soit dans la vie publique ou la vie privée » 2 . C’est l’une des formes de violation les plus systématiques et les plus répandues des droits de l’Homme ; elle touche toutes les femmes, indépendamment de leur âge, statut économique, niveau d’éducation. Au Burundi, le profil des victimes, d’après la Stratégie Nationale de lutte contre les VBG, se présente comme suit : 97% de femmes et filles contre 3% de garçons et d’hommes. La majorité de ces victimes sont des mineurs ; un quart des victimes a mois de 15 ans, tandis qu’un tiers a moins de 12 ans3 . Il ressort de la présente recherche, que la législation interne du Burundi contient des dispositions pertinentes de fond et de forme, pour réprimer les VBG. Toutefois elles sont encore largement insuffisantes et ne tiennent pas compte de toutes les situations vécues par les victimes. Il est donc impératif de mettre en place une législation spécifique, prenant en compte davantage de faits constitutifs de VBG, mais non encore incriminés par le législateur. On note par ailleurs une situation extrêmement contrastée sur le terrain, du point de vue des professionnels du système judiciaires rencontrés. Il apparaît ainsi, que les difficultés qui enserrent la mise en application des lois en matière de VBG sont à la fois d’ordre structurel et fonctionnel. La recherche met ainsi en exergue, le manque de moyens humains, matériels et financiers suffisants permettant la prise en compte de la spécificité des VBG par le système judiciaire, mais aussi la faible sensibilité des acteurs judiciaires à la spécificité des VBG, faute notamment, de formations adéquates sur le sujet. D’autres obstacles sont d’ordre culturel et tiennent à la perception qu’a la société, voire les acteurs de la prise en compte des VBG, sur ces violences. |
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