Dynamique Hydrologique Récente de l’Oubangui à Bangui (Centrafrique): Impacts Anthropiques ou Climatiques?

Type Journal Article - Geo-Eco-Trop
Title Dynamique Hydrologique Récente de l’Oubangui à Bangui (Centrafrique): Impacts Anthropiques ou Climatiques?
Author(s)
Volume 37
Issue 1
Publication (Day/Month/Year) 2013
Page numbers 101-112
URL http://www.geoecotrop.be/uploads/publications/pub_371_07.pdf
Abstract
L’Oubangui couvre à l’exutoire de Bangui un bassin-versant de quelque 490.000 km2. Son régime hydrologique enregistré depuis 1911 est particulièrement marqué par une régression persistante des débits (diminution de 29% par rapport à la moyenne 1935-2006) remontant à 1971 et concomitante d’une baisse pluviométrique de 13%. Depuis cette période, uniquement deux crues ont inondé Bangui, en 1975 et en 1999, pour six inondations sur les 40 années précédentes (1930-1970), traduisant la faiblesse chronique des débits moyens journaliers. Dans le même temps, la population sur le bassin s’est accrue de 49% entre 1988 et 2006, dépassant aujourd’hui 1 million d’habitants, augmentant les surfaces cultivées de 33%. Par ailleurs, le cours du fleuve Oubangui a été coupé partiellement par la construction d’un barrage à Mobaye en 1989. Cet article discute la part des impacts climatiques et anthropiques sur l’hydrologie du Fleuve Oubangui. Les données de débits journaliers à Bangui, selon les périodes pluviométriques critiques, 1955-1969 pour une période « humide » et 1970-2006 pour une période « sèche », ont été analysés conjointement avec la démographie, les surfaces cultivées et les types de couverture végétale dans la partie centrafricaine du bassin (représentant 82% de la superficie totale) afin d’interpréter les changements enregistrés. Depuis 1911, la période 1970-2006 montre un déficit hydrologique de 19% alors que la période 1955-1969 montre un excédent hydrologique de 50%. Ces tendances marquent aussi bien les débits maximums moyens inter-annuels (respectivement -15%, +13%) que les débits minimums moyens inter-annuels (respectivement -36%, +41%). La cassure notée en 1970 dans la série pluviométrique est confirmée par le déficit hydrologique de ces 30 dernières années. Par rapport à 1969-1970 le module de l’Oubangui a chuté en 1970-1971 de 1768 m3/s. Depuis 2000, ce déficit est deux fois plus important que dans les décennies précédentes malgré une courte reprise pluviométrique. De plus, la sécheresse s’allonge et l’étiage s’étend aux mois de juillet-août. D’autre part, l’anthropisation traduite par une augmentation des surfaces cultivées ne représentant que 3% du bassin paraît faible pour entamer l’hydrologie fluviale. Ainsi, le déficit hydrologique enregistré depuis 1970 est un fait climatique confirmé.

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