Importance en medecine traditionnelle de Combretum mucronatum Shum. & Thon (Combretaceae) dans le Dja (Cameroun)

Type Conference Paper - La Gestion des Forets Denses Africaines Aujourd’hui. Seminaire FORAFRI de Libreville—Session
Title Importance en medecine traditionnelle de Combretum mucronatum Shum. & Thon (Combretaceae) dans le Dja (Cameroun)
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 1999
URL http://agritrop.cirad.fr/392582/
Abstract
Les verminoses sont un groupe de maladies importantes dans la zone forestière du Dja
(Cameroun). Elles se classent en deuxième position après le paludisme ou la fièvre, dans la
liste des onze syndromes identifiés comme étant les plus courants dans la région. Pour les
soigner, 84,5% de la population ont recours à la médecine traditionnelle et surtout à
l’automédication.
Parmi les plantes indiquées comme anti-helminthiques, la liane Combretum mucronatum est
l’espèce la plus utilisée en médecine traditionnelle. Elle représente en effet 107 indications en
pharmacopée populaire et 28 indications en pharmacopée spécialisée. Ces informations ont
été fournies par 84 ménages et 21 tradipraticiens et représentent 3,7% des 3 687 indications
recueillies dans les enquêtes ethnobotaniques.
Nous avons procédé à la répartition des informations collectées sur C. mucronatum suivant les
différents groupes ethniques et les différentes formes de médecine. Quelle que soit l’ethnie
considérée, C. mucronatum est désignée localement par un nom vernaculaire qui veut dire :
“ la corde des vers ”, ce qui sous-entend que la plante est parfaitement définie et connue dans
la zone. Combretum et plus diversement employée chez les Pygmées Baka (quatre recettes
différentes) et notamment chez les tradipraticiens.
La répartition des informations, suivant les caractéristiques des recettes utilisées a également
été faite. On remarque une prépondérance des écorces de tiges comme organes végétaux. Le
pilat pour la pharmacopée populaire et la râpure pour la pharmacopée spécialisée constituent
les formes pharmaceutiques les plus employées. Le remède est toujours administré par voie
orale.
Si l’on considère le nombre de citations comme révélateur du degré de représentativité d’une
plante dans un milieu donné, on peut dire que Combretum est bien disponible (abondante)
dans la région forestière du Dja, avec peut être une légère différence dans le sud-est où elle
n’est citée que par un seul guérisseur. Des enquêtes complémentaires notamment en médecine
populaire pourront mieux élucider cet aspect de la question.
Quel que soit l’organe sollicité (sève ou écorce) pour la préparation des recettes, les villageois
coupent totalement la tige à la machette. Cette technique de prélèvement est préjudiciable à sa
régénérationDe nombreux usages similaires de la plante ont été observés dans deux, trois ou quatre ethnies
consultées. Ainsi par exemple, les Badjoué, Bulu, Zimé, Kaka et les Pygmées Baka mangent
simplement la râpure de l’écorce de tige. Les Badjoué, Bulu, Zimé et les Baka mangent le
pilat de cette râpure avec du plantain grillé au feu, de la banane douce mûre ou encore avec du
miel. Quelques divergences d’usage de la liane ont également été observées. C’est ainsi qu’on
a pu remarquer que les Badjoué n’utilisent la liane que sous forme de pilat ou de râpure. Ils
n’utilisent pas la sève et les macérations.
Les résultats des tests biologiques présentés dans la littérature montrent que Combretum est
bien active contre diverses parasitoses, y compris la dracunculose chez l’homme.

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