La conférence de Rio est souvent présentée comme une étape
nouvelle et majeure dans la conception et la mise en œuvre des politiques
d’environnement, en particulier dans les pays du Sud. Une étape qui
consacre l’abandon de politiques de protection de la nature basées sur la
conservation dite stricte, pour chercher à réconcilier environnement et
développement en favorisant le transfert de la gestion des ressources
naturelles aux populations locales. Ainsi la gestion communautaire,
décentralisée et participative constitue aujourd’hui le maître-mot des
politiques d’environnement, et les communautés locales sont non
seulement officiellement conviées à gérer les ressources naturelles, mais
sont aussi considérées comme les principales garantes d’une gestion
durable.
Au-delà des discours, il s’agit aujourd’hui d’aborder la réalité de la
mise en œuvre de tels principes. S’expriment-ils dans les nouveaux cadres
législatifs? En quoi sont-ils innovants? Confrontés aux pratiques et aux
réalités des contextes d’action, comment sont-ils réappropriés par les
acteurs? Et cette ré-appropriation ou cette co-construction, répond-elle
aux objectifs que ces dispositifs se sont assignés?
C’est dans une telle perspective – une volonté de passer à une phase
évaluative de ces nouvelles orientations des politiques de la nature, sur la
base d’études situées – que s’inscrit le travail que nous avons mené dans
le Nord-Central de la Namibie.