Insécurité alimentaire, vulnérabilité et pauvreté en milieu rural au Burkina: une approche en termes de consommation d’énergie

Type Working Paper
Title Insécurité alimentaire, vulnérabilité et pauvreté en milieu rural au Burkina: une approche en termes de consommation d’énergie
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2007
Abstract
L’agriculture est la locomotive de l’économie du Burkina. En effet, le secteur agricole représente 40% des exportations burkinabè et emploie plus de 80% de la population active. Il a connu une croissance appréciable ces dernières années. Les statistiques agricoles montrent que le taux de croissance de la production céréalière (notamment mil, sorgho, maïs, riz et fonio) est passé de 0,3% au cours de la campagne agricole 2001-2002 à 14,3% à la fin de la campagne 2003-2004. La production des principales cultures de rente (coton, arachide, sésame et soja) a connu une croissance modérée pendant la même période, passant de 6,7% à 9,4%. Par contre, les autres cultures vivrières (niébé, voandzou, igname et patate) ont enregistré une expansion avec un taux d’accroissement de la production avoisinant 30% (DGPSA, 2004). Cette croissance remarquable est due à l’effet conjugué de l’augmentation des superficies emblavées et de l’amélioration des rendements des cultures. Mais une analyse approfondie révèle que les effets de l’amélioration de la productivité résultant de l’adoption de semences améliorées, de l’utilisation des engrais organiques, et de la maîtrise de l’eau, dominent ceux liés à l’accroissement des superficies (DGPSA, 2003).
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Les statistiques sur l’élevage sont aussi appréciables. La densité au km2 est estimée à 26,7 têtes pour les bovins, 24,5 pour les ovins et 3,6 pour les caprins (MRA, 2004). La production de lait couvre théoriquement les besoins estimés à 12,4 kg/personne/an, eu égard à la taille du cheptel bovin (MA, 2000b). Mais la faible productivité des animaux et l’inorganisation de la filière lait occasionnent des importations de produits laitiers estimées à plus de 13 millions de dollars US (Hamadou et al,. 2005). Malgré ces potentialités relativement importantes du secteur agricole, une proportion non négligeable de la population n’arrive pas à satisfaire ses besoins alimentaires. La production agricole est non seulement tributaire des conditions climatiques et édaphiques (MA, 2000a et b) mais aussi des capacités techniques, économiques et sociales des producteurs. Cependant, les populations sahéliennes ont intégré ces risques dans leurs stratégies en adoptant des systèmes de production extensifs améliorés, des pratiques de migration systématiques et des stratégies de diversification des activités quand cela était possible (Egg et Gabas, 1998).
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Les derniers résultats des enquêtes sur les conditions de vie des ménages (INSD, 2003) révèlent que l’incidence de la pauvreté est évaluée à 46,4% de la population nationale. Selon l’analyse du milieu de résidence, plus de 61% des populations rurales vivent en dessous du seuil de pauvreté (MED, 2003). Ces résultats suscitent des interrogations dans la mesure où l’autoconsommation est élevée en milieu rural et les réseaux de solidarité (capital social) demeurent relativement denses et actifs. Différents auteurs reconnaissent leur rôle déterminant dans l’amélioration du bien-être de certaines couches sociales, notamment la réduction de leur vulnérabilité (Sen, 1999).
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Cette étude vise à apprécier les capacités des ménages agricoles à assurer leurs besoins alimentaires. Il s’agit également de cerner les variables essentielles qui affectent la vulnérabilité des ménages en matière de sécurité alimentaire et les stratégies mises en œuvre pour améliorer leur sécurité, de manière générale. Une première partie est consacrée à une revue des relations entre la sécurité alimentaire et la vulnérabilité. La deuxième partie, essentiellement théorique, tente de développer de nouveaux concepts de pauvreté à partir de la couverture des besoins céréaliers et des besoins énergétiques des ménages. Nous abordons les questions d’échantillonnage et la stratégie de collecte des données dans la troisième partie. Enfin, la dernière partie s’attache à l’analyse et à la discussion des résultats de l’étude, avant de donner des pistes d’approfondissement.

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