Modélisation des Déterminants de la Pauvreté Durable et Transitoire, et Capital Social aux Comores

Type Working Paper
Title Modélisation des Déterminants de la Pauvreté Durable et Transitoire, et Capital Social aux Comores
Author(s)
Issue 108
Publication (Day/Month/Year) 2005
URL http://ged.u-bordeaux4.fr/ceddt108.pdf
Abstract
Fondée sur l’enquête intégrale auprès des ménages de 2004, la modélisation des déterminants de la pauvreté durable et transitoire aux Comores conduit à deux principales conclusions. En premier lieu, la relation entre les privations monétaires et le capital social est complexe. Le fait pour les ménages de recevoir des envois de fonds de l’étranger contribue à réduire à la fois la pauvreté durable et transitoire à Ngazidja, alors qu’aucun effet n’est observé à Ndzouani et Mwali. Inversement, l’existence de transferts internes est positivement corrélée avec la probabilité de pauvreté durable et transitoire uniquement dans ces deux dernières îles. Par ailleurs, la validité de l’hypothèse du capital social à l’origine d’externalités rehaussant l’efficience de l’échange social semble vérifiée, indépendamment de la localisation insulaire, bien que la réduction de la pauvreté durable, consécutivement à une plus grande participation à une association, ne soit réellement sensible qu’à Ngazidja. Enfin, l’accroissement des transferts nets en termes des dépenses par tête rehausse partout la probabilité d’appartenir aux groupes pauvres, plutôt que riches. En deuxième lieu, la pauvreté dépend également de la mobilisation et du rendement de multiples actifs physiques, matériels et humains, régis à la fois par les marchés, et diverses institutions, normes et valeurs. Premièrement, le fonctionnement du marché du travail affecte différemment le niveau de vie des familles selon les îles. Par exemple, à Ngazidja, les ménages dont le chef est éleveur ont près de 60 pour cent de chance d’être pauvres durables ou transitoires, alors qu’à Ndzouani et Mwali, ce niveau de vulnérabilité concerne les familles ayant à leur tête un micro-entrepreneur et ou un pêcheur. Par ailleurs, si le rehaussement du taux d’emploi par ménage réduit le risque de pauvreté durable dans les trois îles, la probabilité de pauvreté transitoire est beaucoup moins sensible à la variation de ce ratio, surtout à Ndzouani et Mwali où prédomine une plus grande proportion d’agriculteurs. Deuxièmement, le capital humain est un facteur de réduction des privations, mais l’impact varie selon les formes de pauvreté. Troisièmement, le rôle des facteurs démographiques apparaît nettement. La probabilité de pauvreté est inversement reliée à la taille du ménage, et la sensibilité est plus accentuée à Ndzouani et Mwali qu’à Ngazidja, notamment en ce qui concerne la pauvreté transitoire. De plus, dans toutes les îles, les ménages gérés par une femme ont une plus faible probabilité de pauvreté durable que ceux dirigés par un homme, mais l’avantage des ménages féminins en termes de pauvreté transitoire ne s’observe qu’à Ndzouani et Mwali. Enfin, l’âge du chef de ménage est directement relié avec la probabilité prédite de pauvreté transitoire, alors que l’inverse prévaut en ce qui concerne la pauvreté durable. Quatrièmement, la considération de la dimension spatiale montre que les ménages ont d’autant plus de chance d’être pauvres durables qu’ils sont localisés dans le milieu rural de Ngazidja et de Ndzouani, et, surtout, dans les villes ou les campagnes de Mwali. De même, les familles vivant dans les zones rurales de Ndzouani ont la plus forte probabilité de pauvreté transitoire.

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