Dans la ville de Ouahigouya, au Burkina Faso, la totalité des habitations disposant de
systèmes d’assainissement sont équipés d’installations autonomes non raccordées à un
réseau d’égout. Ces installations quand elles sont remplies doivent être vidangées. Le
service de vidange est assuré à Ouahigouya par des vidangeurs manuels et par une
association qui gère un camion de vidange d’un volume de 8 m3
. La vidange mécanique des
fosses septiques et latrines n’est pas planifiée et n’est pas contrôlée.
L’objectif de ce travail est de montrer qu’une entreprise privée ou qu’une association peut
être un instrument de gestion durable des boues de vidange dans la ville de Ouahigouya et
d’établir les conditions pour valider cette hypothèse.
Le profil de l’opérateur de vidange a été établi. Il a montré que le statut de l’opérateur était
mal défini et qu’il n’existait pas de cadre institutionnel et juridique bien formalisé pour
l’activité de vidange mécanique. D’autre part, l’opérateur connaît peu le marché de collecte
mécanique des boues de vidanges et ne dispose pas de système de suivi et de planification
des opérations.
La production totale de boues de vidange des ménages a été évaluée à 8'400 m3
par an
dont 5’100 m3
à vidanger mécaniquement. La capacité actuelle de collecte de l’opérateur de
vidange à Ouahigouya est estimée entre 2'800 m3
et 3'200 m3 par an. En réalisant
régulièrement les tâches d’entretien du matériel, et en améliorant la gestion du temps de
travail, il a été estimé que l’opérateur pourrait avec un seul camion de vidange vidanger
entre 4'600 et 6'100 m3
/an de boues.
L’analyse économique de l’activité a montré que les ménages payaient un tarif moyen de
7'800 FCFA par vidange et qu’une majorité (72%) considéraient ce tarif excessif. Le coût de
la vidange pour l’opérateur a été estimé à 7'000 FCFA actuellement et 7'700 FCFA dans le
cas où l’opérateur vidangeraient de 4'600 à 6'100 m3
par an, planifierait l’amortissement de
son matériel et paierais toutes les charges obligatoires. Il a été montré qu’il n’était pas
possible de prendre en compte les charges liées au traitement des boues de vidange au
niveau de la facture de vidange des ménages, sans pratiquer des tarifs nettement supérieurs
aux tarifs actuels.
Finalement, la nécessité de trouver d’autres sources de financement de la filière a été
montrée, et une simulation de réinjections d’une partie de la taxe d’assainissement perçue
par l’ONEA dans les flux financiers actuels a été proposée.