Ce travail de recherche s’inscrit tout d’abord dans l’étude de la dynamique de la transition
épidémiologique qui accompagne le développement des pays au sud du Sahara tel le
Burkina Faso. Le vieillissement de la population, l’amélioration du contrôle des maladies
infectieuses et l’occidentalisation des modes de vie contribuent à une baisse de la charge de
mortalité et de morbidité attribuable aux maladies transmissibles et à une augmentation de
celle imputable aux maladies chroniques, dégénératives et aux traumatismes. Les
affections de la sphère orale, pathologies d’origine multifactorielle et d’évolution
chronique s’apparentent indiscutablement au groupe des pathologies en progression. Elles
constituent ainsi des marqueurs potentiels du processus de transition épidémiologique et de
son stade d’avancement.
Ce travail de recherche s’inscrit ensuite dans le champ de l’épidémiologie sociale. Cette
discipline positionne la société, son organisation sociale et économique, mais aussi
politique, au cœur de l’étude des problèmes de santé des populations. Les comportements
individuels ont trop souvent été considérés comme la cible principale dans l’étude des faits
de santé sans tenir compte de l’influence de l’environnement social dans lequel les
individus évoluent. La santé orale, terme que nous privilégierons à celui plus réducteur de
« santé bucco-dentaire », se positionne naturellement dans ce champ de recherche
lorsqu’on la conçoit comme une combinaison de fonctions et de perceptions liées à la
relation sociale.