La Protection Sociale au Sénégal: L’exemple des Ouvriers du Bâtiment à Dakar

Type Thesis or Dissertation - PhD Thesis
Title La Protection Sociale au Sénégal: L’exemple des Ouvriers du Bâtiment à Dakar
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2014
URL http://www.theses.fr/2014BRES0002.pdf
Abstract
La protection sociale moderne, système apparu au début du 20ème siècle en Europe
occidentale, est aujourd'hui l’une des préoccupations majeures des hommes politiques,
des citoyens, des chercheurs et des acteurs professionnels. Cet intérêt tient en partie au
fait que les sociétés contemporaines apparaissent souvent comme des entités très
fragiles où même les populations les plus protégées ressentent une insécurité à tous les
niveaux. Ces vulnérabilités et la fragilité sociale ne sont pas des phénomènes nouveaux
puisque la révolution industrielle, en faisant passer les sociétés d’un système
traditionnel à une société moderne, a réussi à instituer un nouveau type de société. Les
révolutions technologiques et économiques se sont accompagnées de transformations au
niveau des structures sociales, des habitudes, des pratiques quotidiennes et des besoins.
Dans cette « grande transformation » (Polanyi, 1983), les nouveaux citadins, les
anciens paysans et les nouvelles classes ouvrières se retrouvent dans une situation
d’insécurité sociale qui perturbe leur vie quotidienne et menace leur futur. Cette
insécurité est liée à l’avènement de nouveaux risques (chômage, accidents de travail,
maladies professionnelles, retraite) non pris en compte par les structures sociales
traditionnelles (famille, Église, communauté). Pour prendre en charge ces nouveaux
risques, la société est obligée « d’inventer des équivalents fonctionnels » (Merrien,
2007) comme les services de santé et d’action sociale afin de mieux répondre aux
besoins de protection et de sécurité des citoyens. Le concours de l’État à travers des
politiques et des mesures sociales devient indispensable (Midgley, 1993) pour rétablir
les dysfonctionnements créés par le marché et ses corollaires mais aussi pour réguler les
rapports sociaux (inégalitaires), promouvoir, renforcer et repenser la solidarité
(Rosanvallon, 1995). Cette intervention, souvent décriée par les économistes classiques
(Adam Smith) et néolibéraux (Milton Friedmann), est qualifiée de providentielle, car
elle tente d’offrir une protection sociale, c’est-à-dire un ensemble de dispositifs sociaux
(santé, logement, éducation, revenu, emploi) orienté vers un groupe ou des individus
pour lui ou leur permettre de faire face aux difficultés de la vie. Dans ce cas, la
protection sociale apparaît comme une soupape de sûreté, un instrument de sécurisation
publique destiné à protéger contre les risques sociaux dont la survenance contribue à
menacer et/ou à réduire le niveau de vie des citoyens.

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