Contexte economique et socio-politique de la sante publique au Rwanda: de 1900 a 1992

Type Book
Title Contexte economique et socio-politique de la sante publique au Rwanda: de 1900 a 1992
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2002
Publisher Centre franccais sur la population et le developpement
City Paris
Country/State France
URL https://www.researchgate.net/profile/Michel_Garenne/publication/32967664_Contexte_conomique_et_socio​-politique_de_la_sant_publique_au_Rwanda__de_1900__1992/links/0046352a607e5d9ca7000000.pdf
Abstract
Le contexte économique et socio-politique du Rwanda est analysé en détail, afin d’y
mettre en perspective les évolutions sociales et sanitaires au cours d’une grande
partie du XXe
siècle. En effet, dans ce pays, les changements politiques semblent
avoir joué un rôle important dans l’évolution des investissements publics, notamment
en matière de santé publique.
Au cours de la période coloniale, ce sont principalement les missions - avec l’appui
de l’autorité coloniale - qui ont pris en charge la santé et l’instruction des enfants. On
trouve d’ailleurs une forte corrélation entre le nombre de convertis au christianisme,
l’utilisation des soins de santé et la scolarisation. Après 1945, on note une nette
amélioration de la santé, avec la disparition des grandes famines, la disponibilité
d’antibiotiques, l’augmentation du personnel de santé et l'amélioration de
l’infrastructure sanitaire, qui s’accompagne d’une baisse de la mortalité, surtout des
enfants.
La transition vers l’indépendance proclamée le premier juillet 1962, est marquée par
une période de troubles socio-politiques, suite à la "Révolution hutu" de novembre
1959, qui aboutit à la fin de la royauté et au changement des rapports de pouvoir aux
dépens des anciens maîtres Tutsi. Les années qui suivent l’indépendance
connaissent de nombreuses difficultés : création de nouvelles institutions, constitution
d’une nouvelle administration et transfert des services publics de Bujumbura à Kigali
(jusque là, Bujumbura était le siège de l'administration du territoire Rwanda-Urundi).
Il faut aussi souligner le départ du personnel expatrié qui ne voyait plus d’avenir dans
le pays et l’exil de Tutsi qui avaient eu un accès prioritaire à l’enseignement et qui
occupaient la plupart des postes dans la santé, l’éducation et l'économie. Il faut enfin
noter le problème de l’insécurité aux frontières due à l’attaque des réfugiés tutsi, la
faiblesse de l’économie et du budget de l’État en manque d’appui international, alors
que tout était à construire. C’est dans ce contexte que s’inscrit l’augmentation de la
mortalité des enfants sous la première république dirigée par Grégoire Kayibanda.
Toutefois, le gouvernement de Kayibanda entreprend d’importantes actions de
développement dont l’ouverture de l’Université Nationale du Rwanda, où la formation
des médecins occupe une place prépondérante. Malgré sa volonté de modernisation
économique et sociale et son souci de répartition équitable des ressources
économiques, la première République se caractérise par une stagnation des
indicateurs économiques et une dégradation d’indicateurs sociaux. Son système
politique pluraliste aboutit à un monopartisme de fait et à des dissensions au sein du
Mouvement Démocratique Républicain-Parti du Mouvement de l’Émancipation Hutu
(MDR-Parmehutu).
Le coup d’État de 1973 fait par le Général Major Juvénal Habyarimana met fin aux
conflits politiques et ethniques et installe un nouveau pouvoir. La période de 1973 à
1990 est celle de la paix. La deuxième République bénéficie des investissements
faits depuis l’indépendance, notamment en personnel qualifié et en infrastructures.
Elle renforce les actions entreprises dans les domaines médical, éducatif et
économique. Elle reçoit une aide substantielle qui profite à ces domaines. Les
indicateurs économiques s’améliorent jusqu’au début des années 80 où le pays
connaît une baisse du niveau de vie. Le système politique mis en place par8
Habyarimana est contesté à partir de 1989, et une guerre est engagée en octobre
1990, qui aboutit au génocide de 1994. Entre-temps, la couverture médicale s’était
considérablement améliorée. Alors qu’en 1963 il y avait 135 000 habitants par
médecin, en 1986, il y en avait 25 000. La baisse de la mortalité des enfants entre
1977 et 1992 s’inscrit dans ce contexte.
L’étude fournit de nombreuses données sur la santé publique et de nombreuses
références sur le pays et sa structure socio-politique.

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