Le Différentiel Spatial de Pauvreté au Burkina Faso: «Capabilities» Versus Dépenses

Type Working Paper - Document de travail
Title Le Différentiel Spatial de Pauvreté au Burkina Faso: «Capabilities» Versus Dépenses
Author(s)
Issue 36
Publication (Day/Month/Year) 1999
URL http://ged.u-bordeaux4.fr/ceddt36.pdf
Abstract
Le différentiel spatial de pauvreté au Burkina Faso est appréhendé à l’aide d’une approche micro multidimensionnelle fondée sur trois besoins essentiels — habitat, environnement sanitaire et instruction —, censés exprimer les «capabilities» des ménages. Deux aspects analytiques sont mis en relief. Premièrement, l’ampleur de la pauvreté en termes de besoins essentiels est la plus élevée en milieu rural, comparativement aux zones urbaines, en particulier dans la région du Nord et, dans une moindre mesure, dans celles du Sud & Sud-Ouest, du Centre-Nord et du Centre-Sud. A cet égard, si les manques d’instruction du chef de ménage expliquent environ la moitié de la pauvreté nationale, ils varient sensiblement selon les couples région-attribut. Ainsi, dans les zones urbaines, c’est essentiellement le déficit d’instruction du chef de ménage qui est la composante essentielle de l’indice multidimensionnel, alors qu’en milieu rural, la situation est plus contrastée. Par ailleurs, l’approche en termes de «capabilities» met en évidence des différences sensibles selon le sexe et le statut professionnel du chef de ménage, et suggère des actions différenciées en matière de lutte contre la pauvreté, modulées selon les zones, tant en ce qui concerne l’accès aux biens privés qu’aux services collectifs. Deuxièmement, une proximité de situation est observée entre la structure monétaire de la pauvreté régionale et sa contrepartie non monétaire. D’une part, la cohérence spatiale observée entre les niveaux relatifs des ratios de pauvreté et des indices multidimensionnels confère beaucoup de similitude entre les profils régionaux de pauvreté monétaire et de pauvreté en termes de «capabilities». D’autre part, les estimations économétriques montrent que, pour les divers besoins essentiels pris séparément, plus les écarts par rapport aux seuils de subsistance sont importants, plus le ratio et la profondeur de la pauvreté monétaire sont élevés. En outre, les valeurs prédites des indicateurs de pauvreté monétaire par les seules «capabilities» sont assez proches des valeurs constatées. Ces conclusions confirment probablement le caractère plus complémentaire que substituable des deux approches, et tend à renforcer l’intérêt des investigations multidimensionnelles, notamment par rapport à l’efficacité des politiques de lutte contre la pauvreté.

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