Epidemiologie des avortements provoques en Cote d'Ivoire

Type Journal Article - Sante Publique
Title Epidemiologie des avortements provoques en Cote d'Ivoire
Author(s)
Volume 24
Issue HS
Publication (Day/Month/Year) 2012
Page numbers 67-76
URL http://www.cairn.info/revue-sante-publique-2012-HS-page-67.htm
Abstract
L’avortement provoqué est une interruption prématurée de la grossesse. L’avortement provoqué à risque, se définit comme « une procédure pour mettre un terme à une grossesse non désirée soit par des personnes non qualifiées ou inexpérimentées, soit dans un environnement non conforme à un minimum de normes médicaux ou les deux » [1]. Dans le monde, l’avortement provoqué constitue une cause prépondérante de morbidité et de mortalité maternelle, plus particulièrement dans les pays en développement. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, sur les 42 millions d’avortements par an dans le monde, 21,6 millions sont à risque [2] dont 95 % dans les pays en développement. En 2000, l’Afrique comptabilisait à elle seule 4,2 millions d’avortements à risque par an dont 1,2 million en Afrique de l’ouest. En Afrique plus de 46 % des besoins en planning familial sont non satisfaits et cela est particulièrement aigu en Afrique de l’Ouest. De 1995 à 2004, la prévalence contraceptive est passée de 7 % à 15 % dans cette sous-région ce qui reste particulièrement insignifiant pour satisfaire les besoins [3]. Cette situation fait le lit des grossesses non désirées conduisant facilement aux avortements. L’accès à la contraception aurait pu réduire l’incidence de l’avortement dans cette région [4].
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La quasi-totalité de ces avortements, effectués en violation de la législation, sont clandestins et pratiqués dans un environnement sanitaire inadéquat par des personnes insuffisamment ou non qualifiées [5]. Environ 47 000 femmes meurent par an suite à des complications de cette pratique. Pourtant ces?complications peuvent être évitées par l’accès à l’éducation, à la contraception et aux services pour avorter [6].
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En Côte d’Ivoire, en l’absence de registres officiels sur l’avortement provoqué, en raison du caractère illégal de cet acte [5], très peu d’informations sont disponibles sur l’avortement et ses complications. Ce qui rend difficile l’estimation de sa prévalence à l’échelle nationale. Seules quelques études locales ont montré l’augmentation du phénomène, notamment celle réalisée à Abidjan en 1999 qui a montré que la proportion de femmes ayant déjà subi un avortement a triplé entre 1987 et 1997 [7].
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Aussi, nous est-il apparu important de mener cette étude pour estimer l’ampleur de ce fléau à l’échelle nationale en vue de mieux connaître le niveau de recours à l’avortement provoqué pour une bonne prise en charge de la santé maternelle en Côte d’Ivoire. Ses objectifs spécifiques étaient de déterminer la prévalence et d’identifier les déterminants des avortements provoqués en Côte d’Ivoire.

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