Encourager les Hommes a Participer aux Services de Prevention et de depistage du VIH sida: Evaluation de l’Approche "Men as Partners"en Cote d’Ivoire

Type Report
Title Encourager les Hommes a Participer aux Services de Prevention et de depistage du VIH sida: Evaluation de l’Approche "Men as Partners"en Cote d’Ivoire
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2013
URL http://www.respond-project.org/pages/files/6_pubs/research-reports/Study10-RCI-MAP-Evaluation-Octobe​r2013-French-FINAL.pdf
Abstract
La Côte d’Ivoire a le taux de prévalence du VIH le plus élevé en Afrique de l’ouest, estimé à 4,7%
en 2005 parmi les adultes entre 15 et 49 ans (Institut National de la Statistique, Ministère de la
Lutte Contre le SIDA & ORC Macro, 2006). Comme dans beaucoup de pays en voie de
développement, les femmes de Côte d’Ivoire souffrent plus que les hommes de la morbidité et de
la mortalité liées au VIH et au sida, alors même qu’elles s’engagent moins souvent dans des
comportements sexuels à risque.
En Côte d’Ivoire, les femmes enceintes se voient désormais offrir systématiquement un dépistage
du VIH pendant les sessions de conseil prénatal, dans le contexte de la prévention de la
transmission de la mère à l'enfant du VIH (PTME). Elles ont aussi accès au dépistage du VIH par
le biais des services de planification familiale (PF), et du conseil et dépistage volontaire (CDV). Les
hommes sont souvent réticents à utiliser de tels services qu’ils perçoivent comme étant
« féminins », c’est à dire créés par et pour les femmes, et non pas pour les hommes.
Depuis 2008, le Projet RESPOND a fourni une assistance technique en Côte d’Ivoire afin
d’augmenter la capacité des organisations locales et internationales (les partenaires du Plan
d'urgence du Président des États-Unis pour la lutte contre le sida (PEPFAR)) à utiliser l’approche
Men As Partners® (MAP) développée par EngenderHealth. L’approche MAP a été utilisée dans au
moins 15 pays et stimule le dialogue sur les normes du genre afin d’encourager les hommes et les
femmes à rejeter les normes nocives et de promouvoir celles qui protègent la santé des hommes et
de leurs familles. Les objectifs du projet en Côte d’Ivoire sont de :
? Renforcer la capacité des partenaires PEPFAR à intégrer les messages transformateurs vis-à-vis
du genre dans leurs activités VIH en cours.
? Renforcer la capacité des centres en ce qui concerne l’engagement des partenaires masculins
dans les services VIH, y compris le dépistage du VIH et la PTME
? Augmenter la capacité des centres à répondre aux besoins des victimes de violence liée au
genre
EngenderHealth a débuté son engagement MAP en Côte d’Ivoire en 2008 par le biais du
ACQUIRE Project, et ses activités prendront fin en 2014. Une évaluation à mi-parcours a été
effectuée en mars 2013.
Les objectifs de cette évaluation étaient de :
? Décrire les raisons de la faible implication des hommes dans la PTME et le CDV pour le VIH
avant la mise en œuvre de l’approche MAP
? Évaluer les connaissances et les attitudes vis-à-vis de l’approche MAP et des services pour les
hommes parmi le personnel des centres et des partenaires PEPFAR
? Évaluer la prestation des services (y compris le dépistage du VIH) et l’engagement
communautaire après les formations des centres en ce qui concerne l’approche MAP
? Décrire la capacité des centres et des partenaires PEPFAR à inclure des messages
transformateurs vis-à-vis du genre dans le travail de prévention du VIH en cours
L’équipe d’évaluation a mené des entretiens approfondis avec les partenaires PEPFAR, les
prestataires, et les éducateurs communautaires. En outre, une liste de contrôle des matériaux,
x Encourager les Hommes à Participer Aux Services VIH en Côte d’Ivoire Le Projet RESPOND ? Rapport No 10
services, et activités a été utilisée dans chaque centre. Les résultats de la liste de contrôle ont été
comparés avec les résultats de base de 2011. Les enquêteurs ont aussi analysé les données sur les
services des sept centres qui ont mis en œuvre l’approche MAP.
Les principaux constats sont les suivants :
? Tous les prestataires et les partenaires PEPFAR qui ont eu un entretien avec les enquêteurs ont
indiqué qu’ils recommanderaient l’approche MAP à d’autres organismes.
? Les centres de santé sont très « féminisés » et « médicalisés » en Côte d’Ivoire, ce qui décourage
les hommes de s’y rendre. Les centres doivent prendre ces facteurs en compte afin de
commencer à attirer les hommes.
? Il y a eu une hausse du nombre d’hommes qui ont fait le test de dépistage dans les sept centres,
de 244 au début du programme à 1,435 dans le dernier trimestre de 2012, ce qui est plus que
cinq fois le chiffre du début.
? La plupart des hommes ont effectué l’examen de dépistage par le biais des services mixtes PFCDV
plutôt que par la PTME.
? Le nombre de couples ayant effectué l’examen de dépistage demeure faible, bien que dans six
des sept centres pilotes, le nombre de couples testés ait augmenté.
? Les prestataires et les partenaires PEPFAR ont trouvé la formation MAP innovatrice,
appropriée et pratique.
? Les sept centres ont souvent manqué de ressources (matériels) suffisantes pour l’information,
l’éducation, et la communication (IEC).
? La stratégie d’encourager les hommes à utiliser les services PTME pendant le soin prénatal de
leur partenaire n’a pas très bien fonctionné. Peu d’hommes se sont faits dépistés par les
services PTME. Le soin prénatal est perçu comme étant très féminin et médical, des facteurs
qui découragent les hommes de s’y rendre.
? La promotion du préservatif n’a pas été très bien intégrée dans l’initiative MAP.
? L’obligation de travailler, les longues files d’attentes et la réticence des hommes à utiliser les
centres de santé sont des facteurs qui suggèrent que la sensibilisation communautaire sera peut
être un moyen plus efficace pour atteindre les hommes en ce qui concerne les services de
dépistage du VIH que les efforts déployés au niveau du centre.
L’équipe d’évaluation a fait plusieurs recommandations à propos de la formation, de la prestation
de services et de l’engagement communautaire, ainsi que pour la gestion, la formation, le suivi et
l’évaluation. Les points forts de ces recommandations sont les suivants :
? Prolonger les formations sur la violence basée sur le genre.
? « Dé-féminiser » et « dé-médicaliser » les lieux de prestation de services
? Placer l’éducation et l’approvisionnement des préservatifs au centre des activités MAP
? Offrir davantage de matériaux IEC (affiches, dépliants, boite à images, spots radio/TV…)
? Multiplier les activités de sensibilisation, particulièrement dans les lieux de travail
? Mettre en place un groupe de travail afin de développer les meilleures pratiques et assurer la
supervision

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