L’éléphant devenu tigre. 20 ans de réforme économique en Inde

Type Working Paper
Title L’éléphant devenu tigre. 20 ans de réforme économique en Inde
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Abstract
Confrontée à une crise des devises étrangères en 1991, l’Inde dût abandonner des décennies de socialisme marqué par un repli sur elle-même, pour adopter des réformes économiques qui transformèrent l’éléphant pataud en denier né des tigres asiatiques. Lors de la dernière décennie, le taux de croissance du Produit Intérieur brut de l’Inde (PIB) a atteint plus de 8 pour cent en moyenne, et en l’espace de deux décennies, le revenu par habitant a connu une très forte progression, passant de 300$ à 1700$. L’Inde récolte un énorme dividende démographique, au moment où la Chine est vieillissante, si bien qu’au cours de la prochaine décennie, l’Inde pourrait dépasser la Chine en termes de croissance. Dès la mise en œuvre des réformes, en 1991, de nombreux critiques prédirent que l’Inde souffrirait d’une « décennie de croissance perdue » à l’instar des pays africains qui s’étaient soumis aux politiques de la Banque Mondiale et du FMI dans les années 80. Ils mettaient en garde contre l’ouverture vers l’extérieur qui risquait provoquer l’écrasement des entreprises indiennes par les multinationales, quand parallèlement des mesures fiscales rigoureuses étrangleraient la dépense sociale, et les filets de protection, affectant les personnes pauvres et les régions. Toutes ces terribles prédictions se sont avérées fausses. Les hommes d’affaires indiens s’en sont très bien sortis, et plusieurs d’entre eux ont réussi à hisser leurs entreprises au rang de multinationales. Les énormes recettes provenant de la croissance rapide ont impulsé un taux record aux dépenses du gouvernement dans les secteurs sociaux et les filets de protection, même si l’on y note du gaspillage et de la corruption à grande échelle. Ainsi, d’un taux préalable de 45,3 pour cent enregistré lors de l’année fiscale 1994, la pauvreté a chuté à 32 pour cent au cours de l’année fiscale 2010, et en l’espace de deux décennies, le taux d’alphabétisation est passé de 52,2 pour cent à 74 pour cent, ce qui représente la plus grande performance jamais réalisée par l’Inde. Plusieurs des états les plus pauvres ont vu leur taux de croissance doubler ou tripler depuis 2004 et les moyennes salariales y ont augmenté de plus de 50 pour cent au cours des trois dernières années. Pourtant, l’Inde souffre toujours de la mal gouvernance et d’un environnement défavorable aux affaires. Environ un quart des districts ont connu des violences de type Maoïste et la corruption demeure une préoccupation majeure. L’Inde se classe très bas dans les indicateurs du Doing-business. Une règlementation du travail très stricte ne permet pas aux entreprises indiennes de se doter d’usines d’envergure dotées d’une main d’œuvre suffisante pour optimiser leurs exportations comme en Chine. L’inde a autant besoin de réformes économiques que d’une meilleure gouvernance car sur ce dernier point, les progrès sont insuffisants ; il est donc primordial de faire avancer les choses en vue d’impulser les réformes économiques.

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