Effets de la marchandisation de l’arganier sur la vie socioéconomique des populations de l’arganeraie marocaine

Type Journal Article - VertigO-la revue electronique en sciences de l'environnement
Title Effets de la marchandisation de l’arganier sur la vie socioéconomique des populations de l’arganeraie marocaine
Author(s)
Volume 13
Issue 1
Publication (Day/Month/Year) 2013
URL https://www.researchgate.net/profile/Larbi_Aziz/publication/261144994_/links/55df1a5e08ae7983897e843​a.pdf
Abstract
L’arganeraie est un écosystème organisé autour de l’arganier [Argania spinosa (L) Skeels],
une espèce endémique et arbre typique des paysages du Sud-ouest marocain et s’étend
principalement sur les provinces d’Essaouira, Agadir, Chtouka Ait Baha, Tiznit et Taroudant.
C’est cette aire qui constitue la réserve de la biosphère de l’arganeraie décrétée par l’UNESCO
en 1998 pour faire face à la dégradation de cet écosystème. L’arganier constitue, au niveau
national, la troisième essence forestière après le chêne vert et le thuya. C’est un arbre
caractérisé par une capacité d’adaptation aux déficits hydriques et aux températures extrêmes
qui caractérisent son aire de répartition. Il permet plusieurs usages aux populations locales et
assure aussi plusieurs fonctions : économique, sociétale et environnementale. Il lutte contre
la désertification et l’érosion des sols comme il participe au maintien d’une biodiversité
particulière. Parfois arbre forestier et parfois arbre fruitier ou fourrager, selon la perception
qu’on en fait, l’arganier joue plusieurs rôles. Ainsi, pour les populations locales, il est une
source d’alimentation (huile d’argan), ses produits rentrent dans des préparations cosmétiques
traditionnelles (que les firmes pharmaceutiques recherchent de plus en plus1
), ses sous-produits
constituent un aliment pour le bétail (feuilles, pulpe, tourteau), une source énergétique (bois de
feu, charbon) et aussi un moyen pour la confection d’outils de travail ou pour la construction
des toitures des bâtiments… etc. C’est dire que ses multiples fonctions ont toujours configuré
et rythmé la vie de ces populations. D’autre part, il constitue le pivot d’un système agraire local
basé essentiellement sur la céréaliculture (particulièrement l’orge) et l’élevage (surtout les
caprins). Et étant donné qu’en montagne l’agriculture reste généralement vivrière, l’arganier
et ses produits constituent actuellement la principale source de revenus des ménages locaux
(surtout pour les femmes). En fait, l’huile d’argan extraite des amendons du fruit de cet arbre
par les femmes de la région est devenue trop convoitée à l’échelle nationale et internationale.
Ainsi, vu ces propriétés nutritionnelles et cosmétiques, les prix de l’huile d’argan n’ont cessé
d’augmenter. Avec cette flambée des prix (depuis la fin des années 1990), nous assistons, au
niveau de la zone, à de nouvelles dynamiques socio-économiques et de nombreux changements
de différents ordres seraient alors en train de prendre place. Quels sont alors les effets de cette
marchandisation des produits de l’arganier sur la vie quotidienne des populations locales ?

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