La présente étude a été effectuée afin de caractériser les systèmes d’élevage de zébu Goudali
existant dans les communes de Malanville et de Karimama situées à l’extrême nord du Bénin.
Une enquête concernant 68 élevages ayant un effectif total de 3127 têtes de bovins Goudali a
été réalisée. En utilisant les méthodes d’analyse factorielle des correspondances multiples
(AFCM) et de classification hiérarchique ascendante (CAH), une typologie des élevages
bovins Goudali des deux communes a été mise en place. Trois types d’élevages de zébu
Goudali ont été mis en évidence. Les éleveurs du premier groupe sont tous du groupe socioculturel
peulh et sont responsable des troupeaux d’effectif élevé (86 ± 18 têtes), constitué
essentiellement par héritage. Le mode d’élevage transhumant est pratiqué par tous les éleveurs
de ce groupe (100 %). La complémentation alimentaire est limitée aux résidus de récolte et les
traitements vétérinaire sont dominants (100 %). Le second groupe est majoritairement
constitué d’éleveurs de groupe socio-culturel peulh (70 %). Le mode d’élevage sédentaire est
pratiqué par tous les éleveurs de ce groupe. La complémentation est assurée par les résidus de
récoltes et les sous-produits agro-industriels, et les traitements vétérinaires sont prédominant
(60 %). L’effectif moyen des troupeaux bovins de ce groupe a été de 21 ± 9 têtes et ils sont
constitués par achat et confiage. Le troisième groupe est constitué d’éleveurs peulh,
responsables de troupeaux d’effectif moyen (47 ± 22 têtes), constitués par achat, héritage et
confiage. Les deux modes d’élevage sont pratiqués par les éleveurs de ce groupe. La
complémentation alimentaire est limitée aux résidus de récolte.
La productivité des élevages de zébu Goudali des deux communes a été étudiée sur des
échantillons aléatoires de dix élevages provenant de chaque type d’élevage de zébu Goudali
identifié. Le type d’élevage a eu un effet significatif (p<0,05) sur les poids à la naissance
(26,7 vs. 23,0 vs. 25,6 kg), à trois mois d’âge (78,8 vs. 63,3 vs. 73,0 kg) et à cinq mois d’âge
(95,3 vs. 80,0 vs. 89,5 kg) pour les veaux des groupes 1, 2 et 3 respectifs. Le type d’élevage a
aussi influencé la production laitière des vaches à la 12e
semaine de lactation (4,7 vs. 3,7 vs.
5,2 kg) pour les groupes 1, 2 et 3 respectifs. Les paramètres démographiques des troupeaux
enquêtés ont été significativement (p<0,05) influencés par le type d’élevage. Ainsi, Le taux de
mortalité avant sevrage a été plus élevé (p<0,05) dans les élevages des groupes 1 et 3 (14,7 et
11,2 % vs. 5,7 % pour le groupes 2). Le taux de fécondité a été plus élevés (p<0,05) dans les
troupeaux du groupe 2 (91,1 vs. 65,5 et 64,1 % pour les groupes 1 et 3 respectifs). La
productivité numérique au sevrage a été plus faible (p<0,05) au niveau des élevages des
groupes 1 et 3 (56,9 et 56,1 % vs. 86,7 % pour les groupes 2). Le taux d’exploitation
numérique a été plus faible (p<0,05) dans les élevages du groupe 2 (0,8 % vs. 8,5 et 6,3 %
pour les groupes 1 et 3). Le type d’élevage n’a eu aucun effet significatif (p>0,05) sur les
proportions de femelles qui ont été respectivement de 62,2 ; 57,3 et 63,2 % pour les groupes
1, 2 et 3. La proportion d’animaux obtenus par héritage a été significativement différente
(p<0,05) dans les trois groupes (29,0 vs. 0,0 vs. 42,9 % pour les groupes 1, 2 et 3 respectifs).
Cette étude a permis d’une part de distinguer trois types d’élevage de Zébu Goudali dans les
communes septentrionales du Bénin et d’autre part, d’identifier le type d’élevage associé avec
l’agriculture comme étant le plus productif de tous les types d’élevage présent.