Migration et connaissance du SIDA en milieu rural camerounais: comparaison hommes-femmes

Type Journal Article - Recherches féministes
Title Migration et connaissance du SIDA en milieu rural camerounais: comparaison hommes-femmes
Author(s)
Volume 8
Issue 1
Publication (Day/Month/Year) 1995
Page numbers 111-132
URL http://www.documentation.ird.fr/hor/fdi:010050238
Abstract
Au cours des années 1980, la situation géographique des épidémies de
VIH en Afrique a été clairement précisée. Le VIH1 touchait principalement
l'Afrique centre-orientale1
, alors que le VIH2, « originaire » d'Afrique de l'Ouest,
affectait plus particulièrement cette région. La zone frontalière de ces deux
régions, qui regroupe le Nigeria et plus particulièrement le Cameroun, semblait
« épargnée ».
Dans un premier temps, la méconnaissance des taux de
« séroprévalence » a été évoquée. Puis trois explications ont été avancées. Au
cours de cette période, les conditions politiques au Nigeria se sont traduites
notamment par des restrictions en matière de migration. Le contexte
économique était peu favorable aux échanges. Enfin, sur le plan géographique,
le Nigeria et le Cameroun étaient considérés comme formant un « angle mort »
entre les « foyers majeurs » des infections et auraient donc créé un « effet
barrière » (Amat-Roze 1989).
Depuis la fin des années 1980, les taux de séroprévalence ont fortement
augmenté dans cette zone (US Bureau of Census 1994). Au Cameroun, le taux
de séroprévalence du VIH 1 parmi les prostituées était de 45 % en 1992 à Douala
et de 27 % à Yaounde (US Bureau of Census 1992). La région de l'Est est
particulièrement touchée, avec un taux de séroprévalence des femmes
enceintes de 7,9 % à Bertoua (capitale de la province) en 1992 (Ministère de la
Santé 1992). Au 1e r
janvier 1992, le Cameroun avait déclaré à l'Organisation
mondiale de la santé (OMS) 429 cas de sida, mais on estimait leur nombre réel à
1 346, soit 0,11 cas pour un million de personnes (Mann, Tarantola et Netter
1992). Même la population rurale, qui représente 59 % de la population totale,
est touchée. Le taux de séroprévalence en zone rurale dans la province de l'Est
s'élevait à 2,2 % (Migliani étal. 1992).

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