La démographie des petites populations, et particulièrement celles qui
vivent dans les forêts tropicales, reste encore largement à faire. D’autant
qu’au contraire des stéréotypes de l’imaginaire occidental, il n’y a pas de
forêts vierges de peuplement humain (Bahuchet, 1993) et qu’un développement
durable de ces importantes zones naturelles n’est pas envisageable
sans la participation des populations qui y résident.
Ce constat est l’une des raisons du projet européen (DG VIII) intitulé
“Avenir des Peuples des Forêts Tropicales” (APFT), lancé en 1994, qui
comprenait quatre opérations de recherche à savoir l’ethnoécologie forestière,
l’écologie des activités agricoles, les relations ville-forêt et enfin les
forêts communautaires.
La Boucle du Ntem, dans la province du Sud-Cameroun, a servi de site
d’étude privilégié pour les aspects bio-démographiques du projet APFT.
Elle a bénéficié d’une enquête socio-démographique (recensement à
passages répétés), d’une enquête sur de fécondité auprès des femmes
âgées de plus de 15 ans et d’une enquête sur la mobilité spatiale dans trois
villages, pour ne citer que les premières opérations de collecte.
Dans cet article, notre objectif est de présenter les données relatives à la
structure des ménages, qui sont des unités d’observation souvent utilisées
par les économistes et les démographes (Lefranc, 1997).