Portrait démolinguistique du Rwanda : une analyse à partir des données des deux derniers recensements (RGPH 2002 et RGPH 2012)

Type Report
Title Portrait démolinguistique du Rwanda : une analyse à partir des données des deux derniers recensements (RGPH 2002 et RGPH 2012)
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2015
URL https://www.odsef.fss.ulaval.ca/sites/odsef.fss.ulaval.ca/files/odsef_rr_rwanda_final.pdf
Abstract
Le terme « langue » définit tout idiome remplissant deux fonctions sociales fondamentales : la
« communication » (c’est au moyen de la langue que les acteurs sociaux échangent et mettent
en commun leurs idées, sentiments, pensées, etc.) et l’« identification » (par sa double
dimension individuelle et collective, la langue sert de marqueur identitaire des caractéristiques
de l’individu et de ses appartenances sociales). Les « langues » sont des objets vivants, soumis
à de multiples phénomènes de variations et dont les frontières sont considérées comme non
hermétiques car elles relèvent d’abord des pratiques sociales1
.
Le fait de parler (écrire) une langue facilite non seulement la communication mais aussi le
rapprochement entre individus, entre groupes de personnes, entre communautés et entre
nations. En 2009, on dénombrait 6 000 langues parlées dans le monde et la moitié d’entre elles
était parlée par moins de 10 000 personnes (Lewis, 2009).
Du point de vue linguistique, le Rwanda est situé dans la zone des langues bantoues et se
caractérise par son unité linguistique. En effet, le Rwanda est l’un des rares pays du monde où
toute la population communique par le biais d’une seule langue nationale, le kinyarwanda (99 %
de la population résidente parle le kinyarwanda d’après le Recensement général de la
population et de l’habitation [RGPH] de 2002). En sus de cette langue commune, trois langues
internationales (l’anglais, le français et le swahili) sont utilisées dans le pays, avec des
fréquences variables et dans de multiples domaines. Ces trois langues ont été introduites au
Rwanda à des périodes différentes : le swahili fut introduit durant le protectorat allemand (1898-
1916), le français fut introduit durant la colonisation belge (1916-1961) et quant à l’anglais, son
renforcement commence essentiellement avec la période post-coloniale (Ntakirutimana, 2012).
Le français et l’anglais constituent les deux langues étrangères élevées au rang de langues
officielles par la constitution nationale en plus du kinyarwanda. Le swahili, quant à lui, n’est ni
langue nationale ni langue officielle.
L’objectif de ce bref portrait démolinguistique est de contribuer à une meilleure connaissance
des langues d’usage au Rwanda à partir des deux recensements de la population et de
l’habitation les plus récents, soit celui de 2002 et celui de 2012. Cette étude est composée de trois chapitres. Dans le premier chapitre sont présentés le
contexte du pays et un bref aperçu du système éducatif et des langues d’usage. Dans le
deuxième chapitre, l’analyse des données du recensement de 2002 permet de mettre en
évidence les caractéristiques sociodémographiques des locuteurs des différentes langues
parlées au Rwanda. Enfin, le troisième chapitre repose sur l’analyse du recensement de 2012
qui, cette fois, nous renseigne sur les caractéristiques sociodémographiques des personnes
alphabétisées – c’est-à-dire déclarant savoir lire et écrire – dans les différentes langues qui
forgent l’espace linguistique rwandais.

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