La croissance pro-pauvres au Mali

Type Book
Title La croissance pro-pauvres au Mali
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2007
Publisher Agence Française de Développement
URL http://www.cefeb.org/webdav/site/afd/shared/PUBLICATIONS/RECHERCHE/Archives/Notes-et-documents/32-no​tes-documents.pdf
Abstract
Depuis la dévaluation de 1994, la croissance au Mali se situe en moyenne à 5 %
environ (mais autour de 2,5 % en termes de revenu par tête, du fait d’une fécondité
qui reste extrêmement élevée et continue même apparemment à progresser). Si la
croissance se situe ainsi en dessus de son niveau de long terme, elle reste très
irrégulière, car tributaire des aléas qui frappent le secteur rural (sécheresses, invasions
acridiennes, inondations).
La réduction de la pauvreté est restée extrêmement modeste. La dévaluation a
considérablement accru l’incidence de la pauvreté, que la relance de la croissance n’a
pas réussi à réduire sensiblement. L’extrême pauvreté en revanche semble avoir
quelque peu diminué. L’analyse de l’évolution des différentes strates de revenu montre
que la croissance a été légèrement pro-pauvres, en ce sens que les revenus des
couches les plus pauvres de la population ont progressé un peu plus rapidement que
ceux des autres catégories de la population. En revanche, l’analyse des indicateurs
sociaux montre que si la sous-nutrition s’est sensiblement réduite parmi les couches
les plus favorisées, ce n’est pas le cas des plus pauvres. Le niveau d’éducation des
plus pauvres a généralement stagné, alors que celui des plus aisés a progressé
sensiblement. Rien de vraiment surprenant à cela, dans la mesure où une grande
partie des pauvres ne peuvent pas accéder aux systèmes sociaux publics.
La forte inégalité des revenus au Mali (un indice de Gini de 51 % en termes de
dépenses) est l’une des raisons de la faible élasticité de la réduction de la pauvreté par
rapport à la croissance.
Les politiques de réduction de la pauvreté ont été axées jusqu’ici sur l’augmentation
de l’offre de services sociaux. Il n’est guère évident qu’à court terme cela permette une
amélioration sensible du niveau de vie des pauvres. La très faible création d’emplois
formels réduit le rendement de l’éducation, et donc la demande. De plus, l’accent mis
sur l’éducation primaire risque de limiter l’impact de l’éducation, puisque l’essentiel des
effets positifs en termes de croissance, de revenus, de modification des comportements
démographiques, etc., sont observés au bénéfice des personnes qui ont achevé le cycle
d’enseignement secondaire.

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