Approche géographique des risques d'émergence de maladies virales en Afrique forestière équatoriale

Type Thesis or Dissertation - Doctor en Geographie
Title Approche géographique des risques d'émergence de maladies virales en Afrique forestière équatoriale
Author(s)
Publication (Day/Month/Year) 2012
URL https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-01176207/file/These_Pierre_Henri_DREVET.pdf
Abstract
L’approche géographique que nous proposons d’appliquer au
processus d’émergence des maladies virales en Afrique forestière équatoriale
s’appuie sur l’exemple de l’infection à Virus d’Immunodéficience Humaine
(VIH) de type 1, le plus répandu au monde. Son origine est un virus simien,
génétiquement proche, qui circule chez les primates des massifs forestiers
d’Afrique centrale.
Cette recherche porte sur plusieurs aspects de la maladie :
- l’origine du virus : son foyer originel et les processus qui ont permis
son passage de l’animal à l’homme ;
- l’origine de l’épidémie humaine : la manière dont le virus, partant de
son foyer initial, s’est transmis et spatialement propagé au gré des
comportements à risques et des circulations des Hommes.
Le foyer de cette épidémie mondiale est situé en Afrique forestière
équatoriale mais il faut distinguer l’origine géographique du virus qui se
trouve dans les forêts du sud-est camerounais (PEETERS, M., 2008), où s’est
produit le passage de la barrière d’espèce, du foyer géographique de
l’épidémie que les recherches produites à ce sujet permettent de situer à
Kinshasa (ZHU, 1998).
N’ayant pu investiguer sur l’origine congolaise de l’épidémie humaine,
nous avons pris le parti d’analyser la situation de l’épidémie camerounaise.
Ainsi notre analyse portera-t-elle sur les modalités du passage probable de la
barrière d’espèces entre les singes et les Hommes dans la région Est du
Cameroun, sur les facteurs d’expansion spatiale de la maladie au sein des
populations humaines ainsi que sur les résultats qu’ont produit les stratégies
mises en œuvre afin d’endiguer la progression spatiale de l’épidémie dans le
pays.
La pandémisation de la maladie suit une trajectoire complexe, jalonnée de
processus variés (exposition, diffusion et propagation) et traversant descontextes sociaux et spatiaux différents, depuis les milieux forestiers où la
chasse et les modes de vies des populations locales ont pu participer à son
émergence, vers les centres urbains où l’épidémie humaine s’est s’enracinée et
s’est développée par le biais des mobilités et des migrations.
Appliquée au sujet des risques d’émergence des maladies virales
transmissibles, la notion de risque, au-delà de la réalité de l’existence du virus
et des conditions pathogènes de la sylve équatoriale, concerne l’ensemble des
comportements, des pratiques, mais aussi des appréciations et du vécu des
populations exposées. Les facteurs de vulnérabilité qui ont conduit la maladie
à cette expansion sont l’accroissement des mobilités permis par l’explosion des
moyens de transports en termes de volume et d’intensité ainsi que la
récurrence des modes de transmission de la maladie.
Les relations entre les populations et les maladies qui les concernent -
ou qui les menacent - lues à travers le prisme de la cyndinique, soulèvent les
questions suivantes : comment les mécanismes d’évolution d’une maladie se
manifestent-ils spatialement à l’intérieur d’une région, et entre plusieurs
régions ? Comment s’en affranchir et jusqu’à quel point ? Peut-on parvenir à
la mitigation de l’expansion de la maladie ou à son éradication ?

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