Type | Book |
Title | Le mythe des femmes au pouvoir, arme de l'antifeminisme a Madagascar |
Author(s) | |
Publication (Day/Month/Year) | 2012 |
URL | http://search.proquest.com/openview/0fd27ebe563d31c60c75e8e3f68fe757/1?pq-origsite=gscholar&cbl=1276337 |
Abstract | Le fait que cinq reines se sont succédé à Madagascar tout au long du xixe siècle, jusqu’à l’invasion coloniale en 1896, est communément invoqué à l’appui d’assertions selon lesquelles les femmes malgaches n’auraient jamais eu et n’auraient toujours pas de problèmes d’accès au pouvoir. Dans un même ordre d’idées, il ne serait pas nécessaire de se battre pour l’égalité entre les sexes; cela reviendrait, dans le cas particulier de Madagascar, à enfoncer une porte ouverte. Le passé précolonial est ainsi invoqué pour nier aujourd’hui la pertinence de la question du genre dans le pays. 2 Cependant, l’analyse de la nature du pouvoir exercé par ces femmes – qui ont effectivement joué un rôle important, quoique de plus en plus symbolique, au xixe siècle – permet déjà de nuancer le propos : de nombreuses études historiques, et en particulier d’histoire des institutions, ont montré que les reines issues de la noblesse (andriana) ont régné, mais que ce sont leurs premiers ministres hova (roturiers) qui ont gouverné Madagascar. De plus, affirmer que le fait que des femmes ont occupé le trône est la preuve que la société malgache ne fait pas obstacle à l’accès des femmes au pouvoir, ce serait faire abstraction de la période coloniale, qui a installé la discrimination institutionnalisée contre les femmes de manière durable, puisque les institutions de Madagascar après l’indépendance se sont encore très largement inspirées du modèle français – non pas celui d’aujourd’hui, mais tel qu’il était jusque dans les années 60. |
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