Corps et sexualité chez les romancières tunisiennes

Type Journal Article - Travail, genre et sociétés
Title Corps et sexualité chez les romancières tunisiennes
Author(s)
Issue 2
Publication (Day/Month/Year) 2011
Page numbers 105-128
URL https://halshs.archives-ouvertes.fr/halshs-01416886/
Abstract
l n’est aujourd’hui plus possible de reprendre, comme le font certain-e-s critiques de la littérature dite « maghrébine » [Segarra, 1997, p. 7], la célèbre phrase de Kateb Yacine en préface au roman de Yamina Mechakra : « une femme qui écrit vaut son pesant de poudre » [1986, p. 8]. Fondée sur un présupposé culturaliste et essentialisant, cette réitération méconnaît les mutations réelles qu’ont connues au cours des quarante dernières années chacun des espaces littéraires des pays du « Maghreb ». S’agissant du cas qui nous intéresse ici, celui de la Tunisie, les femmes y ont commencé par publier, d’abord sous pseudonyme, dans les années 1950 [Fontaine, 1990], en même temps que commençait à émerger un espace éditorial où l’imprimé a supplanté le manuscrit [Bendana, 2001]. Dans les années 1960, elles n’hésitent plus à signer des œuvres qui se caractérisent par une très forte tonalité de dénonciation des structures religieuses et patriarcales. C’est le cas, en 1968, de Leila Ben Maami avec son recueil de nouvelles Sawma’a tahtariq (Minaret en flamme) et, en 1979, de Hayet Bencheikh avec son recueil Bila Rajoul (Sans homme). En 1975, sont publiés de façon concomitante les trois premiers romans en langue française écrits par des femmes et recensés par la critique : Cendres à l’aube de Jalila Hafsia [1975], La Vie simple de Souad Guellouz [1998] et Rached d’Aïcha Chabbi [1975]. Les femmes demeurent toutefois largement minoritaires pour accéder à l’édition. Ainsi, sur les 183 romans de langue arabe publiés entre 1983 et 2001, seulement dix-sept l’ont été par des femmes [Fontaine, 2001].

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